Dakarmidi – L’arrestation des deux présumés djihadistes maliens à Dakar intervient au moment où les Sénégalais sont tenus en haleine par l’affaire Khalifa Sall, maire de Dakar et la caisse d’avance de sa commune. Birahime Seck, membre du conseil d’administration du Forum Civil estime que ces arrestations ne doivent nullement étouffer cette histoire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar.
« L’information sur la forme de terrorisme contre lequel nous nous battons ne doit nullement prendre le dessus sur le terrorisme systémique que subissent nos deniers publics et nos ressources naturelles » lance-t-il dans la foulé, non sans préciser que l’arrestation par la police nationale de deux présumés djihadistes peut être vue comme une preuve supplémentaire du dynamisme et du professionnalisme de la « communauté de renseignements mis en place par le Sénégal » pour prévenir tout acte de terrorisme dans le pays.
« Il s’agit-là d’un résultat réconfortant et rassurant qui est en total déphasage avec le sentiment d’inquiétude ambiant qui a prévalu suite aux propos tenus tout récemment par la hiérarchie de cette même police nationale sur l’insécurité » ajoute-il. A en croire M. Seck, la publication du communiqué de la police nationale du 23 Février 2017 relatif à l’arrestation de deux présumés Djihadistes maliens à Dakar, dans un contexte de « poursuite de reddition des comptes », soulève quelques interrogations. car, dit-il, la question du terrorisme est souvent considérée comme un sujet tabou même si le Président de la République lui-même avait appelé à plus de vigilance et avait dans le même ordre demandé de signaler toute personne suspecte ou ayant un comportement douteux. Une conférence sur le sujet a été organisée par le ministère chargé des Affaires étrangères.
Le sieur Seck d’affirmer que l’argent mal acquis est celui qui sert à financer le terrorisme. « Qu’on ne perde pas de vue que l’argent volé, détourné, issu de la corruption, du trafic d’influence, de la prise illégal d’intérêt… est celui qui est blanchi pour financer le terrorisme qu’on veut prévenir et éradiquer. Qu’on ne perde pas de vue aussi, que le détournement, le vol, la corruption créent de la frustration, installent la pauvreté et peuvent pousser les jeunes à rejoindre les groupes terroristes que les Etats combattent » soutient-il. « Que la reddition des comptes se poursuive dans l’équité, l’éthique et la justice », tel est le souhait de Birahime Seck. Selon ce dernier, la transmission des rapports de l’IGE et ceux des autres corps de contrôle doit se poursuivre pour quatre raisons.
D’abord, par respect aux parlementaires, qui en 2011 ont pris une loi, au nom du peuple pour renforcer les pouvoirs opérationnels et stratégiques de l’IGE, suite aux réformes de 2005 et de 2007.
Ensuite, par respect au citoyen sénégalais qui a financé la conception et la production de ces rapports par ses impôts. Troisièmement, par respect aux Inspecteurs Généraux d’Etat, qui ont dépensé beaucoup d’énergie, de temps et ont fait montre de compétence (même si c’est leur travail) à produire ces rapports. Enfin de compte, par le fait que le Président de la République, Macky SALL, avait promis le 3 Avril 2012 de mettre à sa charge « l’obligation de dresser les comptes de la Nation et d’éclairer l’opinion sur l’état des lieux.
Le membre du Forum Civil conclut que l’occasion doit être saisie pour mettre en relief les autres rapports d’audit, d’investigation, d’inspection et d’enquête de l’IGE, de la Cour des Comptes, de l’OFNAC … ainsi que les fonds alloués à certaines autorités du pays, du Président de la République, du Premier Ministre, des Présidents de l’Assemblée nationale, du Conseil Économique, Social et Environnemental, du HCCT, de la Cour suprême, du Conseil Constitutionnel et d’autres personnalités et structures.