Dakarmidi – Annoncée pour 5 jours, puis pour 4 et enfin pour 3 jours selon Rfi, la visite du Président Macky Sall en France a les allures d’une visite d’éclat, pour ne pas dire d’un coup d’éclat. Hormis cette polémique stérile sur le Protocole d’accueil, les perdiem et autres frais d’accompagnateurs choisis selon des critères de bouki-l’hyène, le Président Sall n’aura pas grand’chose à faire en France. Et pour cause ! Les axes de la coopération sont déjà tracés. Les différents projets ficelés. La France a le gros lot des plus grands projets, même si elle se sent menacée par une montée en puissance des Etats-Unis et de la Chine.
Le TER est le dernier acte « d’une coopération séculaire, historique et exemplaire », pour répéter une vieille chanson de tous les présidents qui ont eu à se succéder à la tête du Sénégal. Macky a sa visite d’Etat. Comme Abdou Diouf. Contrairement à Abdoulaye Wade qui n’en a jamais eu. Même si, lui-aussi, a été à Bengazi en Libye pour jouer au nègre de service pour la France contre Kadhafi. C’est que la France séduit vraiment nos Chefs d’Etat. Non pas parce que Paris est belle et qu’elle est propice aux shoppings des Premières Dames, ses hôtels luxueux et impressionnants, son architecture faisant rêver, mais parce qu’avoir la bénédiction de la France est importante si l’on veut bénéficier d’une bonne presse au niveau international, s’assurer d’un second mandat et arrondir les angles quand il y a quelques problèmes budgétaires, des difficultés d’avec son opposition, ses pairs africains, ses chefs traditionnels, etc.
C’est juste un coup d’éclat pour un François Hollande qui va bientôt quitter le pouvoir sans se représenter pour un second mandat et un Macky Sall soucieux d’un second mandat. C’est curieux cependant que Macky ne soit reçu que par des Présidents français en fin de mandat. Rappelez-vous de la visite qu’il a faite en France en 2012, alors que Sarkozy faisait ses bagages, laquelle avait surpris tout le monde. Elle se résumera à des échanges de civilité, des opérations de communication, de charme. Tout indique en effet qu’au niveau du Sénégal, on tient à témoigner toute sa gratitude à des bienfaiteurs et des partenaires hors pair. Ce vrai que nous avons « des relations privilégiées » qui gagneraient cependant à s’émanciper de velléités d’ingérence, de tutelle, de rapports de domination économique avec des sociétés françaises qui monopolisent un certain nombre de secteurs stratégiques comme les télécoms, de condescendance.
Assane Samb