Dakarmidi – Macky Sall reçoit la coalition Manko Wattu Sénégal pour un dialogue politique. C’est un moment délicat car c’est certainement la dernière audience qu’il octroie à l’Opposition avant la tenue des Législatives. Mais Manko Wattu Sénégal aurait préparé un réquisitoire sur le Ministre Abdoulaye Daouda Diallo et un procès du fichier électoral. Macky Sall déciderait de tenir à Malick Gackou et ses camarades un langage de vérité.
Les sorties au vitriol et les attaques violentes ne l’ébranlent pas. La réplique est assurée par ses lieutenants de l’APR et ses alliés. « Je suis dans le champ de l’action », répond-il souvent à ceux qui l’interpellent sur les attaques de l’opposition.
Pourtant, il n’a pas hésité à permettre l’autorisation de sa marche du 14 octobre qui a fini par avorter à cause de l’entêtement des gens de Manko Wattu Sénégal de se soumettre aux orientations préfectorales pour le maintien de l’ordre publique.
Il accepte aujourd’hui de lui parler en audience officielle. Mais il aurait déjà précisé à son cabinet qu’il n’accepterait pas que ce « dialogue politique soit pris comme une réunion de masse, une conférence, ou une occasion de présenter des résolutions préparées à l’avance et à imposer ».
En marge de la tenue de cette audience, Macky Sall a lui-même précisé qu’il voit le dialogue politique « comme un moment d’échanges qui permet de voir les positions et points de vue des uns et des autres pour une compréhension des problèmes, une compréhension porteuse d’amélioration significative et de consensus ».
La vérité, seule arme de Macky
Mais, pour un combat politique d’une opposition déterminé Manko Wattu Sénégal est radical et refuse systématiquement d’accepter l’autorité institutionnelle de Ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo. C’est en cela Macky Sall s’est, pour cette raison, décidé de lui tenir un langage de vérité.
L’opposition ne compte vraiment pas dialoguer avec Macky Sall. Elle le dit sans le décider. Selon Déthié Fall de Rewmi, elle compte en découdre avec lui. Et la coalition Manko Wattu Sénégal sait que cela ne passe que par les élections. Elle se focalise ainsi sur le fichier électoral en refusant radicalement et systématiquement sa refonte imposée par l’avènement de la biométrie.
Trois points de désaccord
L’opposition semble refuser à Macky Sall le droit constitutionnel de nommer toute personne en qui il a confiance. Elle exige le limogeage ou la nomination ailleurs du Ministre de l’Intérieur. Et c’est Oumar Sarr qui y insiste, oubliant qu’en 2012, le Ministre de l’Intérieur qui a organisé la Présidentielle fut, Ousmane Ngom, un ardent militant du PDS à l’époque. Macky Sall n’aura alors qu’un langage de vérité à tenir autour de trois axes, des points autour desquels un consensus est improbable.
D’abord, la refonte partielle du fichier électoral a été validée par l’Institution parlementaire. Sa légalité ne peut alors être remise en cause.
Ensuite, il n’acceptera point qu’on lui impose une personne à confier une fonction ministérielle et ce sujet sur Abdoulaye Daouda Diallo lui est inacceptable.
Enfin, en lieu et place du document kilométrique que Manko Wattu Sénégal lui remettra, Macky Sall, selon des sources de la Présidence, va assener ses vérités en les fondant « sur des données fiables, et à s’attaquer aux positions politiques irrationnelles et électoralistes. »
Il sera concis, direct, précis et pragmatique. Les exigences impossibles seront balayées. Sur certains sujets, il peut consentir à des sacrifices pour un consensus. Mais sur les questions qui relèvent du radicalisme, il sera catégorique avec des répliques précises bien argumentées. Président de la République et Chef de l’Etat, il sera inflexible devant ses devoirs et face à son droit constitutionnel.
Le Piroguier