Amsatou Sow Sidibé suggère une réforme profonde du droit sénégalais. La première femme agrégée du Sénégal pense que le droit positif sénégalais est largement inspiré de la France, donc non conforme à nos réalités.
« C’est lors de l’accession à l’indépendance du Sénégal en 1960, que les différents codes ont été créés. Il s’agit du Code pénal, procédure pénale, du Code des obligations civiles et commerciales. De 1960 à 1963, plusieurs codes ont été adoptés au Sénégal. Et pratiquement, tous ces codes ont été copiés de la France. Seul le code de la famille est issu d’une large concertation avec les autorités religieuses et coutumières« , déclaré la professeure Amsatou Sow Sidibé.
Les Sénégalais se sentent-ils concernés par le droit, avec ces différents codes transposés de la France. ? A cette question, Amsatou répond par la négative. Elle suggère des réflexions devant aboutir à des reformes.
« Lorsqu’on Senghor avait accédé au pouvoir, il avait dit que notre droit coutumier était contraire au développement. Et pourtant, il chantait la négritude », a regretté la professeure de Droit, qui promeut un développement endogène, avec des textes de loi conformes à nos réalités.