Dakarmidi – Le porte-parole de la coalition de l’opposition gambienne qui a remporté l’élection présidentielle du 1er décembre a mis en garde le président sortant Yahya Jammeh qu’il deviendra clairement un chef rebelle s’il refuse de quitter le pouvoir en faveur son successeur élu Adama Barrow lorsque son mandat expirera en janvier prochain.
S’exprimant devant les journalistes à Banjul, dimanche, Halifa Sallah a indiqué que le mandat de 5 ans de Jammeh qui a commencé le 17 Janvier 2012 ne peut pas aller au-delà de la période stipulée dans la constitution du pays et que toute tentative de sa part d’empêcher le président élu Adama Barrow de prendre ses fonctions le mois prochain sera considérée comme un acte de rébellion.
Dans la première réaction de la coalition suite à la résolution de la CEDEAO, samedi, de confirmer le résultat du scrutin et de l’appliquer comme la volonté du peuple que Jammeh a contesté après avoir concédé la défaite, M. Sallah a déclaré que « tout président qui perd la légitimité constitutionnelle et tente de s’accrocher au pouvoir contre la volonté du peuple devient un rebelle ».
M. Sallah a également averti les membres de l’armée et d’autres fonctionnaires du gouvernement que «toute personne, officier militaire ou fonctionnaire, qui refuse d’être sous un pouvoir autre que constitutionnel, devient évidemment un rebelle ».
Adama Barrow a battu Yahya Jammeh lors de l’élection présidentielle organisée dans le pays il y a près de trois semaines, une victoire qui a vu des célébrations à travers la Gambie après que le président sortant, au pouvoir pendant 22 ans, a concédé la défaite et promis un transfert sans heurt du pouvoir au vainqueur.
Cependant, une semaine plus tard, Jammeh a rejeté les résultats et demandé l’organisation d’une nouvelle élection après que la Commission électorale indépendante a révisé les chiffres précédents qui n’ont pas affecté le classement des trois candidats à la présidence avec Barrow qui a obtenu 43% des voix, Jammeh 39% et le troisième candidat, Mamma Kandeh, 17%.
Le revirement spectaculaire de Jammeh a été condamné par les organisations internationales et les organismes professionnels du pays qui étaient habitués au silence face à la répression brutale de son régime.
Son parti, l’Alliance pour la Reconstruction et la Réorientation Patriotique (APRC) a depuis déposé une requête auprès de la Cour suprême dans le but de renverser les résultats, alléguant des « irrégularités graves » alors que ses soldats ont investi le siège de la CEI refusant l’accès à son personnel, y compris son président Alieu Momar Njai qui a rejeté les revendications de Jammeh, les qualifiant d’»absurde ».
Entre-temps, le président élu Barrow a défendu avec insistance qu’il n’y aura pas de nouvelle élection et qu’il se déclarera président quand le mandat de Jammeh expirera en janvier.
La hiérarchie militaire gambienne qui avait initialement promis allégeance à Barrow est revenu sur sa promesse et réaffirmé sa loyauté au président sortant Jammeh qui est arrivé au pouvoir lors d’un coup d’Etat sans effusion de sang en 1994.
Les dirigeants ouest-africains qui assurent la médiation pour un transfert du pouvoir en Gambie, ont exhorté les forces de sécurité gambiennes à agir de manière professionnelle et dans l’intérêt national.
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