Dakarmidi- Aucun vivant ne se réjouit de la mort parce qu’elle nous est étrangère et constitue un moment fatal de séparation avec ceux que nous aimons.
Mais au fond, on peut se réjouir d’une vie achevée dans la vertu et la piété, la justice et l’équité, la loyauté et la transparence,la véracité et la sincérité, signes d’une bénédiction divine. La nouvelle de ta mort m’a encore rappelée qu’« aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années ».
Ta vie fut courte, très courte je dirai. Mais tes œuvres serviront à éduquer des générations et des générations. Ton corps a vécu trente-huit années dans ce bas monde, quant à ce qui te détermine (notamment ton esprit), il continuera à être en notre compagnie jusqu’à la fin des temps. Tes marques sont indélébiles. Un an après ton décès, les cœurs sont aussi tristes, les souvenirs aussi récents, les larmes coulent encore, ta voix résonne dans nos oreilles, ton visage tout près de nos yeux, ta droiture ne cesse de nous inspirer Seyda Zeynab Fall. Il m’arrive personnellement d’oublier que tu n’es plus de ce monde. Pour moi, tu es toujours vivante et à chaque fois que je regarde tes vidéos, je me repose la même question : « est-elle vraiment partie » ?. Cette interrogation ne remet pas en question ton décès car en tant que croyante, nous savons que « Toute âme qui gouttera à la vie goutera à la mort ».
Mais la légitimité de notre question trouve uniquement son fondement dans le fait ton corps est certes dans ta tombe mais tes enseignements nous tiennent toujours compagnie. Quand nous disons que tu nous manques Ya Seyda, c’est pour te signifier que nous sommes nostalgiques de ton corps, de ta chaleur humaine, de ta douceur, de ta loyauté, de ta droiture, de ton humanisme, de ta chasteté, bref de tout ce qui te qualifie.
Aujourd’hui, nous te pleurons Sokhna Zeynab Fall. La nuit du 6 Octobre fait partie des plus longues et terribles que l’on ait connue. Tu étais et es aimée de tous. On ne s’imaginait pas te perdre si tôt. J’entendais souvent les savants rappeler la réaction de Oumar RA à la suite du rappel à Dieu de notre bien aimé prophète Mouhamad SAW.
En effet, il nous est rapporté que lorsque le prophète est décédé, cela avait tellement attristé ses compagnons que l’un d’eux, en l’occurrence Oumar Ib Hattab, interdisait qu’on parle de la mort du prophète. C’est un hadith que je lisais et que j’essayais de comprendre. Mais c’est à travers le décès de Ya Seyda que j’ai un tout petit peu mesuré cette peine qui a animé les compagnons. Je me suis dit, si la mort de Zeynab Fall, qui était une servante d’Allah et qui se référait au prophète PSL a pu autant plonger les musulmans dans un tel état, alors oui, je n’ose même pas imaginer comment étaient les musulmans lors du décès du prophète Mouhamad PSL.
Dans le régime étatique, la disparition d’une personnalité publique nécessite que le drapeau soit en berne pour symboliser la tristesse.
En guise de métaphore, je dirai que le
drapeau de l’Islam a été en berne car tu es et demeureras une icône que nous avons perdue devue. Tu es une lumière qui s’est éteinte. Une dame véridique et une amazone de l’islam est partie rejoindre ses prédécesseurs, une référence nous a quittés nous laissant dans une totale obscurité. « Les mystères du Seigneur sont impénétrables » dit-on.
Oh Seyda Zeynab »! Sais-tu le nombre de femmes qui se sont voilées après ton rappel à Dieu »?
Sais-tu combien d’internautes viennent de te découvrir »?
Sais-tu combien ils sont à prier chaque jour pour qu’Allah t’élève au rang des martyrs »?
Sais-tu la quantité de larmes versées pour te rendre hommage »?
Connais-tu le nombre de personnes qui te sont reconnaissantes et redevables »?
As-tu une idée du nombre de jeunes qui ont été guidés par la grâce de Dieu par tes prêches »?
Bref, sais-tu que tu es plus aimée et connue après ta mort que de ton vivant »?Oh Zeynab, peux-tu imaginer comment toutes les discussions religieuses ne peuvent se terminer sans nous rappeler de toi »?
Sais-tu que ton dahra est plus connu et combien de visiteurs il reçoit par semaine »?,Enfin Zeynab, sais-tu que la mort ne signifie pas la fin de tes bonnes œuvres »? Pour toutes ces raisons, nous pouvons tout de même espérer que là où tu es t’est meilleur que cette vie présente.Le coran était ta vie, qu’Allah te fasse rejoindre les gens du Coran au plus haut des Paradis.Le prophète (PSL) était ton modèle, qu’Allah fasse que vous habitiez ensemble ainsi quetoutes les personnes vertueuses.En attendant notre tour, nous prions que Le Tout Puissant nous accorde une vie saine et bénie.Que notre passage sur terre soit aussi bénéfique que le tien et que nous rejoignions notre Seigneur en lui étant entièrement soumis comme Il l’a dit dans le Coran ‘ Et ne mourrez qu’en pleine soumission ‘.En fin de compte, une vie longue se définit moins par le nombre d’années que par sa qualité .Tu seras toujours gravée dans nos cœurs
Fatimatou Tacko Soumaré (Professeur de philosophie – LPA 14, Doctorante en philosophie)