Le président français Emmanuel Macron et son homologue congolais Félix Tshisekedi ont condamné les violences qui ont éclaté au Tchad après la mort du président Déby et la prise du pouvoir par une junte ce 27 avril.
La France est un des plus solides alliés du Tchad et le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, assure la présidence tournante de l’Union africaine (UA).
« Je veux être très clair. J’ai apporté mon soutien à l’intégrité et la stabilité du Tchad très clairement à N’Djamena. Je suis pour une transition pacifique, démocratique, inclusive, je ne suis pas pour un plan de succession », a déclaré M. Macron alors que Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président tchadien, dirige depuis une semaine le Conseil Militaire de Transition, à la tête du pays.
Le temps est venu de lancer un dialogue politique national ouvert à tous les Tchadiens.
Emmanuel Macron, président de la République française
« La France ne sera jamais aux côtés de celles et ceux qui forment ce projet. Le temps est venu de lancer un dialogue politique national ouvert à tous les Tchadiens », a-t-il insisté aux côtés de M. Tshisekedi.
Les deux dirigeants avaient assisté vendredi aux obsèques d’Idriss Déby à N’Djamena.
L’opposition tchadienne et des ONG internationales avaient vu dans la présence de M. Macron, un signe de soutien de la France au jeune général Déby.
Dans un communiqué commun, les deux présidents « demandent la cessation de toutes les formes de violences » et « rappellent leur soutien à un processus de transition inclusif, ouvert à toutes les forces politiques tchadiennes, conduit par un gouvernement civil d’union nationale et devant mener le pays à des élections dans un délai de 18 mois ».
Il faut très vite revenir à l’ordre démocratique.
Félix Tshisekedi, président de la RDC et de l’UA
La France et la RDC « réitèrent leur attachement à la stabilité et à l’intégrité du Tchad », ajoute le texte, qui apporte aussi son soutien « aux efforts d’accompagnement » de l’UA.
« Il faut très vite revenir à l’ordre démocratique », a insisté le président congolais devant la presse.
Au moins deux personnes ont été tuées mardi dans des manifestations sporadiques à N’Djamena et dans le sud du Tchad, appelées par plusieurs partis de l’opposition et d’organisations de la société civile contre la prise de pouvoir par le CMT.
Ces rassemblements ont été interdits lundi par le pouvoir, car « susceptibles d’occasionner des troubles à l’ordre public ».
Le Tchad est un allié précieux de la France dans la lutte contre le djihadisme au Sahel. Son armée, considérée comme la plus solide de la région, est aux côtés de la force française Barkhane dont le QG est installé à N’Djamena.
La France a sauvé militairement à au moins deux reprises le régime de feu Idriss Déby menacé par des rebelles, en 2008 et 2019.