La junte au pouvoir en Guinée depuis septembre, a créé vendredi un Comité national des Assises (CNA) qui sera co-présidé par un imam et un archevêque pour la tenue d’une conférence de réconciliation lancée le 22 mars pour six semaines.
Le chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya a nommé par décret 31 personnes pour former le CNA dont des religieux, des juristes, des journalistes, des historiens, des sociologues, ou des personnalités du monde de la culture, a annoncé la télévision nationale RTG.
Le grand imam Elhadj Mamadou Saliou Camara de la mosquée Fayçal de Conakry et l’archevêque de Conakry Mgr Vincent Koulibaly, co-présideront le CNA pour conduire le processus d’organisation des assises, selon la même source.
Les Assises nationales, ouvertes mardi, ont été présentées par la junte comme une occasion « historique » de panser les plaies d’un passé troublé, mais nombre d’organisations politiques ont décidé de les boycotter. En effet, le colonel Mamady Doumbouya n’a toujours rien dit sur l’échéance à laquelle il entend honorer son engagement de rendre le pouvoir à des civils élus.
Vendredi, la CEDEAO a lancé un ultimatum à la Guinée en menaçant de la sanctionner si elle ne présentait pas de « chronogramme acceptable de la transition » avant le 25 avril 2022.
De nombreuses voix se sont élevées pour exprimer leur scepticisme devant les assises organisées par la junte, au contenu et aux objectifs vagues. Ces assises, déclinées à Conakry et à l’intérieur du pays, dureront jusqu’au 29 avril, ont précisé les autorités à Conakry.
La Guinée a été dirigée pendant des décennies par des régimes autoritaires ou dictatoriaux et est coutumière des violences politiques meurtrières. Les dernières années de la présidence d’Alpha Condé ont été marquées par des mois de contestation sévèrement réprimée, avant son renversement par les militaires en 2021.
AFP