Le leader soudanais Omar al-Bashir, évincé du pouvoir, sera jugé pour le coup d’Etat militaire qui l’a porté au pouvoir il y a plus de trois décennies.
Le dirigeant de 76 ans, qui a déjà été condamné pour corruption, pourrait être condamné à la peine de mort s’il est reconnu coupable pour son rôle dans le coup d’État de 1989.
Plus de 20 anciens fonctionnaires sont jugés à ses côtés
Bashir a été contraint de quitter le pouvoir en 2019 à la suite de protestations. Le soulèvement civil a commencé fin 2018 sous la forme de manifestations contre l’austérité, mais s’est rapidement transformé en un appel à mettre fin au régime du président Bashir.
Le 11 avril 2019, l’armée a annoncé qu’il avait été évincé et arrêté
Un gouvernement de transition conjoint, composé de hauts responsables de l’armée et de civils, a ensuite été formé en août.
Bashir est également recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes de guerre et un génocide présumés dans la région du Darfour occidental.
Les autorités soudanaises ont déclaré en février qu’elles étaient prêtes à remettre l’ancien dirigeant à la CPI.
Que s’est-il passé au tribunal ?
Bashir et d’anciens hauts fonctionnaires ayant servi dans son gouvernement, dont les anciens vice-présidents Ali Osman Taha et Bakri Hassan Saleh, ont été mis en cage dans la salle d’audience, rapporte l’agence de presse AFP.
“Ce tribunal écoutera chacun d’eux et nous donnerons à chacun des 28 accusés la possibilité de se défendre”, indique le président du tribunal, Issam al-Din Mohammad Ibrahim.
Il ajoute que l’un des 150 avocats de la défense de Bashir, Hashem al-Gali, a déclaré au tribunal que leur client et les autres accusés étaient confrontés à “un procès politique” se déroulant “dans un environnement hostile”.
Que s’est-il passé en 1989 ?
Bachir a pris le pouvoir lors d’un coup d’État militaire le 30 juin contre le gouvernement démocratiquement élu du Premier ministre Sadek al-Mahdi.
Avec d’autres fonctionnaires qui ont servi dans son gouvernement, Bashir est accusé d’avoir fomenté le coup d’État au cours duquel l’armée a arrêté les dirigeants politiques du Soudan, suspendu le parlement, fermé l’aéroport et annoncé le coup d’Etat à la radio.