Le président John Magufuli a vu sans surprise sa candidature pour la présidentielle du 28 octobre prochain validée par la Commission électorale, la NEC (National Electoral Commission). Face à lui, 14 autres candidats représentant notamment les principaux partis d’opposition. Une opposition désunie. Or, dans le système électoral tanzanien, où le premier l’emporte, cela risque d’ouvrir un boulevard au parti au pouvoir
Le Chama Cha Mapinduzi (CCM) et les deux formations dont il est l’héritier, dominent la vie politique tanzanienne depuis l’indépendance en 1961. Face au mastodonte, les opposants n’ont pas trouvé d’accord. A 14 contre 1, la présidentielle s’annonce compliquée pour eux.
Comme en 2015, le principal adversaire du président Magufuli sera le candidat du Chadema. Cette fois-ci, il s’agit de Tundu Lissu. Il vient de rentrer d’un exil médical au Kenya puis en Belgique. Il y a trois ans, des hommes armés avaient ouvert le feu sur lui, le blessant grièvement. Il se dit toujours persuadé qu’il s’agissait d’une tentative d’assassinat politique.
Un ancien ministre des Affaires étrangères sera aussi de la partie le 28 octobre face au chef de l’Etat sortant. Mais opposants comme défenseurs des droits humains et journalistes s’inquiètent déjà de la sincérité du scrutin. Fin octobre les Tanzaniens éliront aussi députés et conseillers locaux. Or, selon l’opposition certains de ses candidats ont été empêchés de se présenter.
Sur les réseaux sociaux, les témoignages affluent d’arrestation par la police, de tabassage voire même d’enlèvement de candidats alors qu’ils étaient en chemin pour déposer leur dossier. Les lois sur la presse rendent par ailleurs très difficile un traitement indépendant de la situation politique crispée en Tanzanie.