Ses diffamations envers le professeur Nabukpo
Le Professeur Kako Nabukpo, ancien doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion à l’université de Lomé organisait du 26 au 28 mai 2021, un colloque sur l’ECO.
Comme tout le monde le sait, Kako Nabukpo est un universitaire qui a la culture du débat. Pour cela, il avait invité de nombreux leaders d’opinions dont des économistes, des hommes politiques, des acteurs de la société civile et des activistes. Parmi les activistes, il avait invité Nathalie Yamb. Mais elle a préféré faire une sortie fracassante pour traiter cet homme de tous les noms.
Nous livrons quelques extraits de ses déclarations au lecteur afin d’apprécier :
« L’an dernier, j’ai été contacté par l’économiste togolais Kako Nubukpo pour participer à une conférence intitulée les états généraux de l’éco qu’il comptait organiser à Lomé à la fin du mois d’avril 2020. Covid étant venu mélanger les plans du monde entier, l’évènement a été décalé en fin mai 2021 »
« J’avais donné mon accord de principe en attendant d’avoir plus de détails. Un adage dit que le diable est dans les détails et c’est bien vrai. Lorsque l’agenda officiel de la conférence a été rendu public, son agenda caché s’est présenté dans toute sa laideur. Et c’est de cela dont nous allons parler cette semaine. De l’agenda de la françafrique, de son histoire et de ses agents infiltrés ou assumés. »
Elle s’attaque à ce qu’elle qualifie comme ‘’ la structuration de la conférence’’ : « Quel sérieux peut-on accorder à une conférence qui est sensée réfléchir à une monnaie ouest africaine mais qui exclut tout intervenant et/ou représentant des banques centrales du Nigeria, Ghana, de la Sierra Leone, Gambie et même Guinée qui sont tous membres de la CEDEAO mais tous ont été écartés par Nubukpo ? »
« Comment on peut aboutir en faisant abstraction des communications des six pays qui la composent parmi lesquelles la principale économie d’Afrique le Nigeria ? »
« Peut-on atteindre les objectifs du colloque en ne travaillant que sur l’éco vu par les problèmes du FCFA ? Je dis non ! »
« Mais cela s’explique par le fait que ce n’est pas le but recherché. Il ne s’agit pas de cogiter pour mettre en place des outils d’aide à la décision de l’éco la CEDEAO. Il s’agit de faire de la publicité et de légitimer l’éco de Macron. Cette parodie de monnaie qui demeure arrimée fixement à l’euro et reste téléguidée par Paris. Cela explique aussi l’absence de certains contempteurs du FCFA comme Ndongo Samba Sylla, Fanny Pigeaud, François M , Nicolas Agbohou etc. Et cela explique aussi pourquoi les vrais adversaires du FCFA que ce soit sous sa forme originelle ou sous le costume éco délavé de Macron enfilé ne sont pas vraiment invités de faire autre chose que de la figuration. Inviter Mamadou Koulibaly, Aminata Traoré, la dame de Sotchi, mais me cantonner dans un panel d’ouverture sans leur laisser la possibilité de faire des interventions dédiées sur des thèmes précis, permet d’octroyer une crédibilité à un évènement financé par la françafrique mais sans leur donner l’occasion de mélanger, de gnangami. »
« Ce qui a été savamment concocté par et ou pour l’Elysée et la présidence togolaise. C’est pourquoi vous ne m’avez pas vue communiquer sur ce colloque ou l’invitation dont j’ai fait l’objet. Et aussi pourquoi je n’ai cité aucun tweet ou article sur ce sujet. »
« Je m’attendais à quelque chose de tordu surtout depuis que j’ai vu Kako faire l’éloge de la comédie affligeante que le duo Macron-Ouattara a organisé à Abidjan en décembre 2019 pour annoncer la pseudo mort du FCFA et la naissance de l’ECO macronien. »
« Un profane, quelqu’un qui ne connait rien aux questions monétaires aurait pu se laisser blaguer mais pas lui. J’ai définitivement compris alors que mes soupçons étaient fondés et que Kako Nubukpo avait rejoint la galaxie macronienne . »
« Beaucoup de gens l’ignorent ou font semblant de l’ignorer. Mais l’ancêtre de la CEAO, la banque du Sénégal a été créé par un décret du 21 décembre 1853 par Louis Napoléon Bonaparte pour permettre l’indemnisation… »
« Je répète donc pour les durs d’oreilles au fonds de la classe. »
« Aucune personne qui travaille à la BCEAO, à l’UMOA ou à l’UEMOA ne va jamais porter un coup fatal au FCFA . »
« Dans le meilleur des cas, ces gens sont des collabos passifs. Dans le pire des cas, ils sont des agents assumés ou infiltrés au front pour solidifier notre asservissement à la France. Alors ce n’est certainement pas un monsieur qui a commencé sa carrière à la BCEAO et qui la poursuit à la tête de l’UEMOA en passant par la francophonie qui va être à nos côtés dans le nécessaire combat de libération qui est en cours. »
« Car il faut le souligner, les actions individuelles et courageuses de certains d’entre nous, adversaires acharnés de ce système de pillage ont contraint la françafrique à faire des micro concessions, des mesurettes qui ne changent rien de fondamental ni à sa vie ni à la nôtre mais qui ont quand même le mérite d’avoir fait perdre un peu la face sur la scène mondiale. »
« C’est ainsi qu’on recrute des Kako Nubukpo, Achille Mbembe , des Tidiane Thiam des Kacou Diagou et tous ceux qui comme eux ont une vision qui converge sur les fondamentaux avec celle de Paris pour les mettre en mission. Leur point commun, ils disposent tous d’une certaine visibilité et crédibilité acquise, lorsque frustrés de ne pas être acceptés au cénacle en leur temps, ils ont fait montre d’un semblant de rébellion qu’ils ont vite remisé au placard une fois l’onction de Paris obtenue. Nubukpo s’est fait virer du gouvernement togolais pour cause de prosélytisme anti CFA, nous a-t-on racontés. Mais c’était pour mieux rebondir à la francophonie, un autre tentacule de la pieuvre françafricaine. Bizarre non ! »
« Diagou a monté sa boîte NSIA parce qu’il n’arrivait pas à franchir le plafond de verre chez AXA. Mais le voilà aujourd’hui qui ouvre l’actionnariat de son groupe à la PROPARCO, un des bras financiers de la France dans le secteur privé africain. »
« Un colloque sur le CFA ECO par ici, des rencontres avec les sociétés civiles africaines par là. On se demande d’ailleurs de quelles société civiles on parle car je ne sais pas comment Achille Mbembe en mission pour Macron peut espérer être crédible dans sa pseudo volonté de redéfinir les rapports France-Afrique sans avoir échangé avec Mamadou Koulibaly, Coovi Gomez , Martial Eric Ewona Nguini ,Kémi Seba, Jean Paul Pougala ou moi-même entre autres Un think tank pour recadrer la réflexion sur enjeux des dettes publiques et du financement des économies africaines parce qu’on a besoin là aussi de nous recadrer et de consolider les enclos au duquel on retrouve non seulement les usual suspects comme Nubukpo mais également une raclure de la pire espèce comme Hubert Védrine , mastermind de la participation française au génocide rwandais ainsi que toute une pléiade de sinistres, pardon ministres françafricains et de banquiers français . L’hydre atteint se reconstitue. Et si certains n’en voient qu’un bout ici et un bout là, d’autres comme moi voient l’ensemble du tableau et je peux vous dire que ça promet d’être violent. Ceux qui pensent que la France doit avoir son mot à dire sur la façon dont nous voulons régler nos différends avec elle travaillent pour l’ennemi. C’est à nous et à nous seuls de définir le cadre, les modalités, les conditionnalités de notre rupture ou de nos nouvelles relations avec l’occupant colonial. Les gens qui veulent vous dire autre chose ne sont rien d’autre que les talons d’Achille de notre quête de souveraineté, de liberté et de progrès. Des gens cooptés dans les sphères intellectuelles, économiques, financières, culturelles, spirituelles, politiques et militaires qui sont prompts à vous expliquer que ce sont les loups qui doivent guider les poules, de définir où elles vont, avec qui et comment, à quel rythme elles se déplacent. »
« Vous savez, ces personnes qui marchent avec vous mais chaque fois que vous allez dormir, c’est elles se lèvent pour aller semer les embuches les plus grandes sur le chemin et qui le jour levé, prétendent vous aider à les enlever de façon très agitée, c’est eux là. »
« Je n’irai pas à Lomé. Mais je continue de bosser à la mise en place d’un cadre formel qui maximisera les efforts individuels faits par ceux d’entre nous qui travaillent à l’émancipation réelle et finale du continent. C’est une guerre que nous menons. Vous avez tous vu comment Macron a sans gêne aucune célébré il y a quelques jours Napoléon Bonaparte qui est au loin ce que Hitler est aux juifs. Vous imaginez si Angela Merkel se levait pour célébrer Adolf (Hitler) ? »
« Cette lutte va nécessiter deux choses : des combattants et des fonds. Car l’argent est le nerf de la guerre. Mais de cela, on reparlera une autre fois. »
NOS OBSERVATIONS
Nathalie Yamb a tous les droits d’être critique envers ce sommet. Mais cela lui permet-elle de traiter Kako Nubukpo de tous les noms ? Même si cette dame dit des choses parfois intéressantes, il n’est pas rare de la voir s’exprimer avec condescendance et arrogance sur certains sujets. Comme nous l’avons déjà dit, Kako Nabukpo est un universitaire qui a la culture de la contradiction. Cet économiste est un esprit fin, nuancé et profond. Nathalie Yamb lui fait un faux procès.
Elle devrait savoir que Kako Nubukpo n’a pas invité des entités en tant que pays. Elle fait preuve d’une carence en parlant de représentant de pays. Kako Nubukpo n’a pas été aussi mandaté par un Etat ou par la CEDEAO. Il ne fait que son travail de chercher qui peut avoir ses forces et ses faiblesses. Mais cette critique de Nathalie Yamb n’est pas du tout fondée.
Kako Nubukpo avait déjà organisé une pareille rencontre à Bamako avec Aminata Dramane Traoré.
Quand elle dit écarté, en a-t-elle les preuves à ce que l’économiste aurait refusé des Ghanéens ou des Nigérians ? Le lecteur devrait savoir que, contrairement aux affabulations de Nathalie Yamb, des universitaires de ces pays étaient bel bien représentés.
Nathalie Yamb pense-t-elle que Nubukpo peut inviter tout le monde ? S’il a invité Achille Mbembe, Lionel Zinsou qui est l’un de ses contradicteurs les plus acharnés, il a aussi invité Ousmane Sonko qui est un détracteur acharné du FCFA ? Nathalie Yamb pense-t-elle avoir plus de crédibilité que Sonko ? Contrairement à elle, Kako Nubukpo est un universitaire qui a la culture du débat contradictoire.
Il en ressort clairement qu’elle a compris le business de la démagogie. Néanmoins, nous l’invitons à comprendre que ce n’est pas à travers des tweets qu’on se fait une crédibilité mais à partir du sérieux de son travail. Très souvent, cela finit par rattraper. Nathalie Yamb semble tellement imbue de sa personne qu’elle pense que c’est sa présence qui pourrait donner de la crédibilité à un colloque.
Elle reproche au Professeur Nabukpo de ne pas inviter les gouverneurs de la Banque du Ghana ou de la Guinée comme s’il avait invité le gouverneur de la BCEAO. Tout porte à croire qu’elle ne sait pas faire la part des choses. Ce colloque est une initiative personnelle de l’économiste et non une université étatique. De quel droit peut-il inviter la Banque du Nigeria ou de la Sierra Leone ? Elle semble ignorer que ces derniers tenus par le droit de réserve et ne sont pas aussi libres de s’exprimer comme les intellectuels, écrivains et acteurs de la société civile qui ont été invités. L’économiste Togolais a invité des gens qui viennent parler librement en leur nom et non au nom d’un Etat. Pour notre part, nous ne pensons pas qu’on ait besoin de faire une polytechnique pour comprendre des choses aussi élémentaires dans le domaine de la pensée. Ceux qui se laissent impressionner ou emporter par ce genre de propos creux et vides de tout sérieux sont encore malheureusement nombreux au sein d’une frange de la jeunesse. Mais comme nous l’avons dit, nous restons convaincus que c’est juste une question de temps.
Il est bien de reconnaître les efforts fournis par les autres au lieu de les dénigrer. Kako Nabukpo a pris d’énormes risques dans les hautes sphères de l’État tandis que Nathalie Yamb était une inconnue. C’est le sommet de Sotchi qui lui a donnée une relative visibilité. Elle ne cesse d’ailleurs de s’en servir comme un diplôme. Parfois, il nous arrive de rire intérieurement en la voyant s’auto congratuler.
Quand Nathalie Yamb reproche à Kako Nubukpo d’avoir été ministre au Togo et d’avoir ainsi travaillé pour Faure, cela fait sourire tout homme lucide. Reprocherait-elle à Mamdou Koulibaly d’avoir été le ministre de Gueï Robert ? Si Nathalie Yamb est sérieuse et cohérente, elle devrait nous dire que Mamdou Koulibaly a servi Gueï Robert et non la Cote d’Ivoire. Nous trouvons ses affirmations simplistes, puériles, voire enfantines. Kako Nubukpo a été recruté au Togo sur la base de ses compétences et a toujours voulu conserver sa liberté de penser comme l’attestent ses écrits. On constate tout simplement qu’elle juge très facilement en oubliant de faire sa propre autocritique comme si elle était parfaite. Quel poste de responsabilité a-t-elle occupé pour pouvoir juger aussi facilement les autres ? C’est un peu ce que nous voyons avec des gens qui n’ont jamais touché le ballon mais qui traitent les joueurs de tous les noms. Contrairement à ce que pourraient penser certains, ce n’est pas du tout par mépris pour les fonctions de communicatrice qu’elle a du occuper dans une société privée. Mais elle devrait avoir de la retenue face à des gens qui n’ont que le souci de servir leurs États. En ce sens Kako Nubukpo fut un grand serviteur de l’État togolais. Nous ne saurions cautionner des affirmations gratuites même si elles proviennent de celle qui aime se faire appeler ‘’ la dame de Sotchi ‘’. Nous nous demandons par ailleurs ce qu’elle gagne à se faire appeler par le nom d’une ville russe et non africaine si ce n’est un problème de complexe d’infériorité. Autrement dit, nous ne voyons difficilement personne une personne adulte, responsable, posée et sérieuse se faire appeler par le nom d’une ville juste parce qu’elle y aurait tenu un discours. On peut comprendre que les autres l’appellent ainsi. Mais nous sourions quand nous la voyons mettre ‘’ la dame de Sotchi ‘’ sous ses écrits. Pour notre part, nous ne sommes pas en mesure de dire si cela relève d’un problème de psychiatrie ou pas. Seuls les professionnels pourraient répondre. Nous nous contentons d’observer avec amusement.
En Afrique, c’est très rare de voir un ministre exprimer ses convictions en risquant son poste. Kako Nabukpo l’a fait. Contrairement à ce que veut faire croire Nathalie Yamb, il était ministre, Kako Nubukpo n’était pas au service du clan Eyadema. Il était au service du Togo. Ce témoignage permet de l’attester avec force [1] : « Et je l’ai même posée au chef de l’État : la nature de la prospective, qui nécessite la plus grande inclusion- puisqu’il s’agit de demander aux Togolais comment ils voient le pays à long terme – était-elle compatible avec le fait de diriger un ministère ? »
Nathalie Yamb pour justifier ses accusations parle de la francophonie. Il est à se demander quel est le plus juteux des postes entre un poste de ministre et celui de directeur de département à la francophonie. La réponse ne tarde pas. Kako Nabukpo a laissé le poste juteux de ministre pour devenir un simple directeur départemental à la francophonie. Là encore, il n’a pas hésité à dire ce qu’il pensait. Nous pensons qu’il est nécessaire de lire encore une fois l’économiste Togolais sur ses déboires au sein de cette institution [2] : ‘’ « Renvoi sans préavis pour faute grave. » C’est par ces mots qu’a été signifié mon départ définitif de l’Organisation internationale de francophonie (OIF) le 1 er février 2018 après une suspension courant décembre 2017 dans des conditions fort peu amènes où je me suis vu refuser, du jour au lendemain l’accès à mon bureau et à mon ordinateur. Mon délit ? Un papier signé en mon nom propre dans le Monde Afrique consécutivement aux échanges du président français Emmanuel Macron , à Ouagadougou, avec les étudiants burkinabés sur la question du CFA. ‘’
Au lieu de reprocher à Kako Nabukpo de travailler pour la francophonie après son limogeage du gouvernement, quel poste lui avons-nous proposé ? Nathalie Yamb devrait faire preuve de plus de retenue et de dignité en arrêtant les critiques aussi faciles. On est tenté de dire que c’est du pur dénigrement ou de la diffamation. Malheureusement, on a l’impression que Nathalie Yamb fait partie de ces gens qui critiquent sans pratiquement rien proposer.
On se souvient que lorsque Lionel Zinsou se moquait du niveau intellectuel des adversaires du FCFA et en particulier du tonitruant Kemi Seba, c’est Kako Nabukpo qui a apporté une réponse mémorable à l’économiste franco-béninois.
Kako Nabukpo est un homme libre d’esprit. Ce qui lui a valu de nombreux coups. Il sera limogé quelques mois plus tard de cette francophonie. Il est important de préciser que nous ne parlons de cela que parce que Nathalie en parle. Elle est carrément dans la critique facile comme tous ceux qui versent dans des ragots sans preuve.
À Nathalie Yamb, il convient de faire savoir que Kako Nabukpo est un brave soldat qui s’adapte aux adversités en travaillant avec les moyens de bord. C’est un homme de terrain et d’actions et non des réseaux sociaux. Contrairement à ses dires, cet homme qu’elle accuse de tous les maux a décidé de se mettre au service de l’Afrique. Nous devons avouer ici, que parfois, en écoutant Nathalie Yamb, de son langage, il en ressort une certaine forme d’arrogance voire de la vulgarité. Elle n’a ni le monopole du panafricanisme encore moins de la vérité. On pourrait même dire qu’elle vient juste d’arriver.
Elle doit comprendre qu’elle était quasiment inconnue de la scène quand des hommes comme Kako Nabukpo essuyaient toutes sortes de coups. Quand elle critique Kako Nabukpo de travailler à l’UEMOA, cela nous rappelle un certain Jean Paul Pougala qui reprochait à Cheikh Anta Diop de travailler à l’IFAN qui serait pour les Français. Pour notre part, cette réflexion ne mériterait même pas d’être posée sur la table car elle est très inconsistante. C’est une forme de confusions qui ne pourrait que faire sourire un homme éclairé. Elle reprochait aussi à Kako Nubukpo de travailler à l’OIF. Mais elle n’a pas osé dire comment l’homme y est rentré et comment il y a été injustement débarqué pour ses opinions ! Il est à se demander si Nathalie Yamb est réellement animée de bonne foi ou ne verse pas tout simplement dans la démagogie. Il convient de noter que si l’économiste Togolais a accepté de risquer son poste de ministre, ce n’est pas un poste à l’UEMOA qu’il ne va pas risquer. Nathalie Yamb verse très souvent dans une confusion qui ne saurait marcher avec un esprit plus ou moins cultivé.
Si Nathalie Yamb était honnête, elle aurait au moins expliqué comment cet homme est rentré dans cette institution, comment il en est sorti et comment il dérange certains de la maison. Mais quoiqu’il en soit, c’est dangereux de juger des gens avec de tels préjugés. Travailler à la BCEAO, au FMI, à l’UEMO ou même à la Banque Mondiale ne fait pas de quelqu’un un criminel ou un ‘’ vendu’’. Il faut savoir faire la part des choses. Elle a oublié ou fait semblant d’ignorer que Kako Nubukpo a quitté la BCEAO depuis ces années. Ses interventions étaient d’ailleurs souvent critiques envers cette institution.
Pour connaitre le parcours de l’économiste Togolais, il est préférable d’abord de le lire. Kako Nubukpo écrit [3] : ‘’ Au cours de l’été 1999, j’ai passé avec succès le concours d’entrée à la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), que j’ai intégrée en mars 2000, à la direction de la recherche et de la statistique. Et je peux dire que c’est à la banque centrale que j’ai pris goût à la question monétaire. ‘’
Il donne un peu plus loin [4] sa vision de la BCEAO et de la BEAC : ‘’ Il convient de reconnaître définitivement que la politique monétaire de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), à l’instar de l’Afrique centrale (BEAC) et, partant la gestion du FCFA, n’est pas adapté à des économies en développement parmi les plus pauvres du monde, faiblement monétarisées et bancarisées. Il serait souhaitable que la BCEAO fasse preuve de plus de pragmatisme, en s’inspirant par exemple des politiques monétaires dites « non conventionnelles » des banques centrales des pays industrialisés. ‘’
Nathalie Yamb devrait au moins avoir l’honnêteté de parler au moins de ce passage au lieu de faire des affirmations aussi gratuites.
Il cite une anecdote [5] sur ses déboires avec les responsables du FMI : ‘’ Quand j’étais à Oxford, je devais intégrer le FMI pour un stage de six mois, et j’ai passé des entretiens. À la fin des auditions, Hervé Joly, un cadre français responsable pour l’Afrique de l’Ouest au FMI, m’a dit : « C’est bon, je crois que vous allez intégrer le Fonds, mais on est d’accord, vous ne parlerez pas du franc CFA. » J’ai évidemment décliné l’offre ! Si on ne peut pas parler de monnaie au Fonds monétaire, les mots ne veulent plus rien dire… ‘’
Concernant le passage de l’homme à la francophonie, la critique de Nathalie Yamb n’a rien d’objectif. Quel est le poste le plus juteux entre celui d’un ministère ou de directeur à la l’OIF ? Comment un homme raisonnable comme Nubukpo peut-il critiquer le CFA en risquant son poste de ministre pour tout simplement aller à l’OIF ? Ce qui est ici bizarre, c’est la critique de Nathalie.
Nathalie Yamb se livre à des critiques très subjectives teintées de populisme. Elle n’a pas l’honnêteté de dire aussi que Kako Nubukpo menait ce combat bien longtemps avant elle. Comment peut-il demander à rejoindre quelqu’un qui l’a rejoint en route ? Cela n’a pas de sens.
Elle part à partir des préjugés pour traiter Kako Nubukpo de suspect. Il aurait fallu qu’elle vienne exposer ses vues et contradictions.
Quand elle affirme, ‘’ des gens qui voient l’ensemble du tableau comme nous ‘’, comment peut-elle prétendre voir l’ensemble du tableau ? Il ressort que c’est une façon indirecte de nous dire qu’elle a la science infuse. Elle est tout simplement dans un orgueil démesuré voire nauséabond.
Contrairement à elle qui fait des buzz sur les réseaux sociaux, le Professeur Kako Nubukpo n’est pas un homme agité. Tout le monde a d’ailleurs constaté l’élégance avec laquelle il a répondu aux accusations gratuites de Yamb.
On a l’impression que Nathalie Yamb fait du panafricanisme sélectif. On a l’impression que la frustration est plus de son côté. Pour éviter de se laisser manipuler, les jeunes doivent aller vers la connaissance directe surtout, en lisant.
Quand Nathalie Yamb sollicite de façon régulière et répétée la mobilisation de fonds, a-t-elle un agenda caché à travers ces demandes ? Non seulement, elle n’est pas au centre du panafricanisme, mais aussi, et contrairement à ce qu’elle fait croire, elle n’est pas une femme de terrain. Si elle tient à organiser des cagnottes, y aurait-il de la transparence ? Y aurait-il des audits ? Sinon, nous avons l’impression qu’elle veut juste se servir du panafricanisme pour faire du business.
Nathalie Yamb avait promis depuis cette époque d’organiser un évènement qui serait plus crédible. Deux ans après, nous ne voyons rien. Cela doit amener la jeunesse à comprendre que, hormis les discours aux apparences musclées sur les réseaux sociaux, Nathalie Yamb tout comme certains activistes, au lieu de se joindre à ceux qui posent des actions concrètes, à défaut d’en accomplir, n’apportent pas grande chose à l’Afrique à part le fait de se faire par un éclat stérile. Il est grand temps de passer à l’action comme le font des gens comme le Professeur Kako Nubukpo.
Nous tenons d’ailleurs à féliciter cet érudit Togolais pour le prix de l’économiste de l’année qu’il a reçu le 08 décembre 2022. La présence des hommes comme lui sur l’espace public suffit pour démontrer à la jeunesse qu’il est encore possible de croire en la méritocratie. Le tout puissant la récompense toujours. Il suffit de se mettre à l’action que de dénigrer les honnêtes personnes. Une nouvelle Afrique avec des hommes et femmes de valeur est bel et bien possible.
Auteur :
ASANTE Harouna
Citoyen africain
[1] L’urgence africaine, page 14
[2] L’urgence africaine, P.197
[3] L’urgence africaine, page 140
[4] L’urgence africaine, page 157
[5] L’urgence africaine, page 160