Plus de 150 personnes, originaires d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord ont proposé de venir effectuer une peine de prison au Nigeria pour épargner le jeune Omar Farouq, condamné à dix années de détention pour blasphème par une cour religieuse de l’État de Kano, situé dans le nord du pays.
L’adolescent de 13 ans, incarcéré depuis février, avait insulté Dieu en public lors d’une dispute avec un ami. Dénoncé par un policier, il a été aussitôt emprisonné et jugé au mois d’août. Sa famille, quant à elle, a dû fuir son logement à cause des menaces de représailles.
Malgré la mobilisation internationale, l’enfant était encore derrière les barreaux mercredi 7 octobre, a indiqué son avocat Maître Kola Alapinni à France 24.
Le mouvement de solidarité pour la libération d’Omar Farouq a été lancé depuis la Pologne par Piotr Cywinski, le directeur du mémorial d’Auschwitz, qui s’est adressé directement au président nigérian. En 2018, il avait reçu à Auschwitz Muhammadu Buhari, qui s’était alors ému du sort des millions de juifs exterminés lors d’une visite de l’ancien camp tenu par les nazis.
Piotr Cywinski a demandé la grâce d’Omar Farouq. Si une grâce n’était pas possible l’historien a déclaré que lui et une centaine de volontaires étaient prêts à passer un mois dans une prison nigériane pour effectuer la peine de l’enfant. En tant que directeur d’un mémorial à un endroit « où les enfants ont été emprisonnés et assassinés, je ne peux pas rester indifférent à cette sentence honteuse pour l’humanité », a-t-il déclaré dans sa lettre à Muhammadu Buhari, publiée sur Twitter le 25 septembre. Un courrier resté sans réponse.