Dakarmidi – De nouvelles manifestations auront lieu le 11 août à Bamako pour exiger la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, les premières depuis une trêve de plus de deux semaines, a annoncé vendredi le mouvement qui mène la contestation au Mali.
« Le mardi (11 août), à partir de 14H00 (GMT et locales), nous sortirons pour demander la démission d’IBK (surnom du chef de l’Etat malien) et nous ne rentrerons pas sans avoir (obtenu) cette démission », a déclaré à la presse Choguel Maïga, un des dirigeants du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Le M5-RFP, une coalition hétéroclite de chefs religieux, politiques, et de la société civile, réclame depuis juin le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, élu en 2010 puis réélu en 2015 pour cinq ans.
Le weekend du 10 juillet, une manifestation à l’appel de l’opposition a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers, les plus graves à Bamako depuis le coup d’Etat de 2012. L’opposition évoque un bilan de 23 morts et plus de 150 blessés. Le Premier ministre, Boubou Cissé, a parlé de 11 morts et l’ONU de 14 manifestants tués. Le mouvement avait annoncé le 21 juillet une trêve dans son mot d’ordre de désobéissance civile pour permettre la fête musulmane de l’Aïd al-Adha de se dérouler dans le calme.
Le président Keïta, soutenu par la communauté internationale, a dit qu’il resterait à son poste. L’un des déclencheurs de la crise actuelle a été l’invalidation fin avril par la Cour constitutionnelle d’une trentaine de résultats des élections législatives de mars-avril, dont une dizaine en faveur de la majorité du président Ibrahim Boubacar Keïta. Une médiation au plus haut niveau de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a fait long feu.
Le Mali est en outre confronté depuis 2012 à des attaques jihadistes auxquelles se sont mêlés des heurts intercommunautaires. Ces violences, parties du Nord, se sont propagées dans le centre du pays puis au Niger et au Burkina voisins.