Les élections en Guinée ne se sont pas déroulées sans heurts, ce dimanche. Dans plusieurs localités, le double scrutin législatif et référendaire a été fortement perturbé. Des bureaux de vote ont été saccagés, du matériel brûlé dans certaines zones comme Conakry la capitale, la Basse Guinée et ses préfectures (Kindia, Boké, Boffa, Télimelé…) au Fouta (Labé, Mamou, Pita, Tougué…) et la Guinée forestière, N’Zérékoré essentiellement.
« Il y a même des agents électoraux qui ont été chassés et même bastonnés dans certaines localités », souligne Mamadou Yaya Baldé, journaliste indépendant établi au Sénégal qui suit la situation de très près.
Cependant, la situation a été calme en Haute Guinée (Kankan, Siguiri, Kérouané, Mandiana…), fief du Président Alpha Condé.
Reportées déjà à quelques jours de la date précédemment retenue, ces élections sont très contestées. L’opposition et la société civile regroupées dans le cadre du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) avaient appelé la population à ne pas laisser le scrutin se dérouler, rappelle Baldé, joint par Seneweb.
Hier déjà, des perturbations ont été notées avec notamment des coups de feu entendues à Conakry, la capitale.
A noter que les Guinéens de l’extérieur ont été exclus du scrutin. Prenant prétexte du coronavirus, le ministère guinéen des Affaires étrangères, dans un communiqué,
a indiqué aux 25 ambassades du pays que la diaspora ne peut pas voter. Une mesure qui, d’après beaucoup d’observateurs, vise directement l’électorat de l’opposition dans des pays comme le Sénégal.
D’ailleurs, des institutions communautaires et internationales comme la Cedeao, l’Union africaine ou l’Union européenne n’ont pas envoyé d’observateurs électoraux, persuadées que « les conditions d’un scrutin sérieux, apaisé et inclusif » n’étaient pas réunies.