Dans un enregistrement prêté à l’ancien président gambien, ce dernier n’y va pas avec le dos d’une cuillère pour dénoncer ce qu’il appelle l’incapacité de son successeur à tenir les rênes du pays. Pour argument, Yahya Jammeh évoque «l’augmentation» des cas de vol à main armée et des homicides.
Une façon pour Jammeh de dire qu’il manque aux Gambiens ? Cela y ressemble fort car dans l’élément sonore écouté par nos confrères de nation.africa, l’ancien dictateur indexe d’autres carences de son successeur, notamment le «taux élevé de la mortalité maternelle».
Aux chefs religieux, il a rappelé le devoir de tenir un discours de vérité face à ce qu’il n’est pas loin de qualifier de dégradation des conditions de vie des gambiens.
Yahya Jammeh qui vit en Guinée Équatoriale assure que «tout ça prendra fin bientôt». Ce qui semble en dire beaucoup sur les intentions du natif de Kanilai qui rappelle à l’administration Barrow l’accord qui l’avait conduit à démissionner en 2017.
Vaincu lors de la présidentielle de 2016, Yahya Jammeh a reconnu sa défaite avant de tourner casaque en demandant une nouvelle tenue des élections. Sous l’impulsion du Sénégal, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a décidé d’intervenir militairement en Gambie pour pousser l’ancien putschiste à la sortie. Ce que Jammeh fit finalement. Mais dans l’enregistrement audio, il dément avoir été contraint à quitter son pays. Le successeur de Dawda Jawara affirme plutôt avoir voulu prendre des vacances.
Le même moment est choisi par un ancien vice-ambassadeur de la Gambie auprès de l’Organisation des nations unies pour révéler avoir abordé, lors d’une audience avec Adama Barrow, le possible retour de Jammeh. Fatunetwork rapporte que Samsedin Sarr a affirmé avoir rencontré le président gambien ce lundi 3 février. «Nous avons également évoqué la situation politique du pays et la volonté de son parti d’aller vers une réconciliation avec tous les autres partis politiques, en particulier avec l’APRC», dit Sarr sur son compte Facebook.
À l’en croire, le chef de l’État gambien est favorable à ce cas de figure et serait même prêt à accorder à son prédécesseur le traitement dû à son rang au nom de la cohésion nationale. Mais pas sûr qu’après avoir écouté cet enregistrement audio, Adama Barrow qui brigue un deuxième mandat balise la voie à Yahya Jammeh.