L’attaquant franco-malien de Porto, Moussa Marega (28 ans), victime de cris racistes sur la pelouse du Vitoria Guimaraes (bien Guimaraes), a décidé de quitter le terrain à la 71e minute d’un match du Championnat du Portugal dimanche.
Après avoir signé le but de la victoire 2-1 de son équipe (60e), Marega l’a célébré avec un des sièges noirs du stade qui lui avait été lancé depuis les gradins, ce qui lui a valu un carton jaune.
Puis, excédé par les chants racistes et les cris de singe qu’il a entendus, il a décidé de quitter la pelouse onze minutes plus tard.
Certains de ses coéquipiers et certains joueurs adverses ont tenté de l’en dissuader, mais le joueur est quand même retourné aux vestiaires quelques minutes plus tard, escorté par des membres du staff technique de Porto. Il a finalement été remplacé par Wilson Manafa (71e).
Ancien joueur du Vitoria Guimaraes (2016-2017), l’attaquant international malien, né aux Ulis (banlieue de Paris), a pénétré dans le tunnel menant aux vestiaires en pointant ses deux pouces vers le bas en signe de désapprobation en direction des gradins du stade de Guimaraes, après avoir adressé des doigts d’honneur au public.
«Je voudrais juste dire à ces idiots qui viennent au stade pour lancer des cris racistes… allez vous faire f….. Et je remercie également les arbitres de ne pas m’avoir protégé et de m’avoir donné un carton jaune parce que je défends ma couleur de peau», a écrit dans la soirée Moussa Marega sur son compte Instagram, avec des émoticônes représentants des doigts d’honneur.
«J’espère que je ne vous reverrai plus jamais sur un terrain de football! Vous êtes une honte!», a ajouté le joueur insulté, en majuscules.
Nous sommes complètement indignés par ce qu’il s’est passé. On sait la passion qui existe au Vitoria et je pense que la plupart des fans ne se reconnaissent pas dans l’attitude de certaines personnes qui ont insulté Moussa dès l’échauffement», a déclaré Sérgio Conceição, l’entraîneur de Porto, après le match.
«Nous sommes une famille, indépendamment de la nationalité, de la couleur de peau ou de cheveux. Nous sommes tous humains, nous méritons du respect. Ce qui s’est passé ici est lamentable», a-t-il ajouté.
L’entraîneur a également posté une photo sur ses réseaux sociaux, avec le message suivant : «Nous sommes tous Moussa».
Le Vitoria Guimaraes et la fédération portugaise de football n’ont pas encore réagi à ce scandale.
En guise de soutien, le Sporting Portugal a déjà publié un communiqué pour apporter son soutien au joueur et «répudier tout acte de racisme ou de préjugés sociaux».