Dakarmidi – l’ancien président Laurent Gbagbo toujours en Belgique où il attend un passeport pour rentrer dans son pays. Simone Gbagbo a également jugée illégale la candidature du président Ouattara à un troisième mandat.
Le poing levé, Simone Gbagbo est arrivée dans une posture conquérante. L’ex-première dame parle rarement. Mais elle a pour une fois décidé de s’exprimer, en tant que « leader d’opinion », alors que « l’heure est grave », et que « l’avenir s’assombrit », dit-elle. La vice-présidente du FPI a donc demandé des mesures d’apaisement en faveur de Laurent Gbagbo.
« Je voudrais appeler le chef de l’État à prendre une loi d’amnistie pour rendre M. Laurent Gbagbo éligible. Je l’invite à lui délivrer un passeport diplomatique. Il y a droit. Et qu’il libère les prisonniers de la crise post-électorale. Et qu’il facilite le retour sécurisé des milliers d’exilés. Qu’il réinscrive sur les listes électorales M. Blé Goudé Charles et pourquoi pas M. Soro Guillaume. »
Elle s’est ensuite attardée sur le cas d’Alassane Ouattara, citant la Constitution ou encore des collaborateurs du chef de l’État. Elle juge sa candidature à un troisième mandat illégale.
« La candidature de M. Alassane Ouattara n’est pas recevable. Un chef de l’État ne peut pas se dire et se dédire. Surtout devant la nation. Le respect de la parole donnée doit plus que jamais être observée en politique. »
Proposant des négociations, Simone Gbagbo a d’ailleurs tendu la main vers le pouvoir en déclarant que « rien n’était encore perdu » et qu’« ensemble », il était « possible de bâtir une Côte d’Ivoire forte, juste et apaisée ».
Le RHDP se dit légaliste et appelle au calme
À peine une semaine après l’officialisation de la candidature d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, l’Union de la Jeunesse du RHDP veut mettre les bouchées doubles. Elle a tenu une conférence de presse pour appuyer son candidat tout en fustigeant l’opposition qui à l’instar de Simone Gbagbo réfute la légalité d’un troisième mandat du président sortant.
« On ne touche pas à Ado [initiales de Alassane Dramane Ouattara] » : le message a le mérite d’être clair. Maintenant que le RHDP a un candidat, il est hors de question pour les jeunes militants du parti que la victoire d’octobre leur échappe. La première urgence, c’est donc de clore le débat sur l’anticonstitutionnalité d’un possible troisième mandat du président sortant.
« La Constitution n’interdit en aucune de ses dispositions la candidature de notre candidat. À dire vrai, l’attitude de l’opposition procède d’une mauvaise communication, d’une mauvaise compréhension et d’une mauvaise volonté de la classe politique qui refuse d’aborder sereinement l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 », a ainsi tancé Tilkouété Dah Sansan, le président de l’Union de la Jeunesse du RHDP.
Il y a quelques jours, des petits groupes de partisans de l’opposition ont manifesté dans les rues d’Abidjan et dans plusieurs villes du pays contre la candidature d’Alassane Ouattara. À trois mois de l’élection, la situation politique se crispe déjà. Mais ça n’inquiète pas du tout Youssouf Diabagaté, responsable d’Actions Prado : « Non non pas du tout ! La campagne du président Alassane Ouattara est faite de façon naturelle parce que son bilan est là. Rien ne va se passer en Côte d’Ivoire, parce que nous sommes tous témoins de ce qu’il s’est passé en 2010. »
Les partisans du RHDP appelle au calme et se disent légalistes. À ce titre, ils fustigent les manifestants et encouragent plutôt leurs opposants à faire des recours judiciaires s’ils le souhaitent.
RFI