La tension est très vive depuis ce matin du mercredi 18 mars 2020 à l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) à Marcory. Et pour cause, les personnes mises en quarantaine dénoncent les conditions difficiles dans lesquelles elles vivent et exigent le désir de rentrer chez elles. Les confinés du Coronavirus au bord de l’émeute à l’INJS.
Certains passagers du vol Air France qui ont atterri le mardi 17 mars 2020 à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny (FHB) d’Abidjan sont très remontés. Et pour causes, ces derniers, mis en quarantaine à l’INJS dénoncent les conditions difficiles dans lesquelles elles y vivent. « On veut rentrer chez nous », « on ne veut pas rester ici », scandaient-ils dans cette structure. « Ce matin, il n’y a ni médecin, ni petit déjeuner », fait savoir un manifestant visiblement remonté sous les couvert de l’anonymat.
Elles dénoncent également le système de deux poids deux mesures car selon elles, des personnalités qui avaient affrété le même vol, ont échappé de façon miraculeuse au dispositif obligatoire, prévu par le Conseil National de Sécurité (CNS) le lundi 16 mars 2020. Les autres, mis en quarantaine, avaient été transportés à l’INJS par quatre bus de la SOTRA réquisitionnés à l’occasion. Cela avait suscité l’indignation des internautes qui avaient crié leur ras-le-bol.
LES CONFINÉS DU CORONAVIRUS AU BORD DE L’ÉMEUTE À L’INJS
« Je pense qu’il serait mieux de rassurer les ivoiriens que la SOTRA prendra toutes les mesures nécessaires pour désinfecter ses bus afin de ne pas mettre la vie de tous ses clients en danger. Mais au lieu de cela, vous voulez tenir tête à vos followers. Il n’est pas question de buzz. Les ivoiriens ont le droit d’avoir peur et de le faire savoir. Donc rassurez-les », propose un internaute.
« La SOTRA qui est une structure publique, ne respecte pas les mesures prises par l’État pour stopper la propagation du virus. Rassemblement de plus de 50 personnes ou une distance de sécurité d’un mètre, vous êtes incapables d’appliquer. C’est irresponsable de la part d’une structure publique. Vous voulez aider à la propagation du virus à quel prix ? », s’interroge un autre. « SOTRA, vous avez parlé de tout sauf de la désinfection des bus. S’il vous plait, n’oubliez pas de désinfecter les bus avant de les remettre en circulation sur les lignes. Évitons les mauvaises surprises », propose une autre. En réaction, la Société des transports abidjanais (SOTRA) avait fini par produire un communiqué tard dans la nuit pour se justifier.
LES CONFINÉS DU CORONAVIRUS AU BORD DE L’ÉMEUTE À L’INJS
« (…) Dans la mise en œuvre de cette consigne précisément, les pouvoirs publics ont confié à la SOTRA, la tâche de transporter les personnes concernées vers les sites retenus. C’est ce que nous nous attelons à faire depuis ce matin avec une dizaine d’autobus affectés à l’opération. Il faut noter que dès leur arrivée, les voyageurs subissent des tests. Ceux qui présentent des anomalies ne sont pas admis à prendre le bus », précise la SOTRA.
« Ils sont aussitôt pris en charge par les services sanitaires. Seuls ceux qui ne présentent pas d’anomalies embarquent dans les autobus de la SOTRA pour leur mise en quarantaine sur les sites retenus par le Gouvernement. Voilà l’activité à laquelle nous nous livrons depuis ce matin à l’aéroport FHB. C’est du reste ce que la SOTRA, entreprise citoyenne et instrument de régulation social à la disposition de l’Etat de Côte d’Ivoire a toujours fait (…), avait expliqué le communiqué.
Soulignons que la Côte d’Ivoire a décidé depuis le 16 mars 2020, de la suspension de l’entrée sur son territoire des voyageurs non ivoiriens en provenance des pays ayant plus de 100 cas confirmés de maladie à Covid-19, pour une période de 15 jours renouvelables. Notons que six cas confirmés de maladie à Coronavirus ont été enregistrés en Côte d’Ivoire dont un déclaré guéri. Cela réduit le nombre total de malades à cinq.