Condamné en première instance à 18 mois de prison, puis à 6 mois en appel le 19 mai dernier, le journaliste Ignace Sossou est libre. Il a quitté la prison civile de Cotonou mercredi. Rappel de l’affaire: en décembre 2019, CFI (agence française qui œuvre au développement des médias du sud), organise un atelier sur « l’Infox ». Ignace Sossou publie trois tweets sur l’intervention du procureur de la République lors de cet atelier. Les tweets sont jugés dénaturés, il est arrêté le 24 décembre, jugé et condamné pour cyber harcèlement.
De notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan
À sa sortie de la maison d’arrêt, Ignace Sossou est apparu décontracté, visage masqué, lunettes de soleil, T-shirt noir porté sur un pantacourt blanc. Ses premiers mots sont pour ceux et celles qui se sont fortement mobilisés pour sa libération. « Je remercie toutes les organisations de journalistes qui se sont mobilisées pour ma libération. Aujourd’hui, je suis un homme libre, je vous remercie très sincèrement ».
« Le combat n’est pas fini »
Quelques collègues euphoriques et émus, oublient les gestes barrières, l’embrassent et lui serrent la main. Paul Arnaud Déguenon, patron de Bénin Web TV et employeur de Ignace Sossou a fait le déplacement. Il ne cache pas sa joie. « Nous sommes tout heureux de l’avoir parmi nous à nouveau »
Présent aussi, Me Brice Houssou ; il a défendu le journaliste en appel. Il révèle que son client a fait un pourvoi en cassation, il ne va pas se contenter de cette libération. « L’esprit des lois du Bénin est que le journaliste ne doit jamais se retrouver en prison pour ses écrits. Le combat n’est pas fini, nous allons le continuer pour que la juridiction suprême nous situe par rapport à la compréhension qu’il faut avoir des lois de la république, la loi portant code de la presse et la loi portant code du numérique ».