Bassirou Diomaye Faye au pouvoir, c’est un an d’épreuves et de réformes dans un pays où chaque jour apporte son lot d’urgences et de défis.
Dans un contexte marqué par une situation financière qualifiée catastrophique par les autorités, et des tensions sociales latentes, le Président et son équipe devaient agir vite.
La lutte contre la corruption, point focal dans la politique du nouveau régime, s’est traduite par des actes. La publication des rapports des corps de contrôle a levé le voile sur une gestion des finances publiques désastreuse. « L’endettement du pays, les détournements de fonds et les malversations » sous l’ancienne administration ont été mis en lumière, créant indignation et surprise parmi les populations. C’est à ce sens que le ministre de la Justice a installé le Pool judiciaire financier. Des personnes été placées sous mandat de dépôt.
La réduction des prix des denrées de base a été l’une des premières mesure du président Bassirou Diomaye Faye. Dès juin 2024, le gouvernement a annoncé une baisse des prix des produits essentiels comme le riz, l’huile, le sucre et le pain, après une subvention de 53,4 milliards de FCFA. Cette mesure, saluée par les Sénégalais, vise à alléger le coût de la vie, mais reste limitée selon les observateurs, qui notent une hausse persistante de certains produits et des difficultés à faire respecter les nouveaux tarifs, notamment à Dakar.
Aprés la déclaration de politique générale tant attendue du Premier ministre, les autorités ont lancé le Référentiel Sénégal Vision 2050, dévoilant l’Agenda national de transformation, un plan à court, moyen et long terme pour un développement durable. Ce projet ambitieux mise sur la souveraineté économique et alimentaire.
La lutte contre le bradage foncier est également au cœur de la gestion du régime de Diomaye. Dès mars 2025, les autorités procèdent à l’annulation de nombreuses attributions jugées irrégulières, notamment à Mbour 4, Thiès, Guédiawaye et Malika. Des morcellements ont été ainsi annulés dans une volonté de rétablir la justice foncière.
Depuis son investiture en avril 2024, le président Bassirou Diomaye Faye a entrepris des réformes majeures pour transformer le système judiciaire sénégalais. Ces réformes visent à instaurer une justice plus accessible, efficace et digne de la confiance des citoyens. Les Assises de la Justice ont permis de tracer une feuille de route avec plusieurs propositions qui attendent désormais d’être examinées et adoptées par l’Assemblée nationale.
La digitalisation de l’administration et la souveraineté technologique font partie des priorités du chef de l’Etat. Le New Deal Technologique a été récemment lancé à cet effet. Une initiative ambitieuse qui place le numérique au cœur du développement national.
Conscient du rôle majeur des PME et PME dans l’économie nationale, le gouvernement prévoit de tripler les crédits qui leur sont alloués, en les faisant passer de 600 milliards F cfa en 2021 à 3 000 milliards F cfa en 2028, avec l’annonce de la signature d’un pacte de financement de 1 000 milliards dès avril 2025.
La création des Coopératives productives solidaires (CPS) peut être aussi classée dans cette volonté de booster l’économie nationale. Lancée à Koumpentoum, cette initiative vise à renforcer l’économie locale et solidaire. Les CPS, qui ont produit 60 % des céréales locales en 2024, ambitionnent de doubler leur production d’ici 2026. Le programme cible les femmes, les jeunes et les GIE agricoles, avec un objectif de 10 000 CPS d’ici 2029.
Dans sa politique de souveraineté alimentaire, l’Etat compte beaucoup sur l’argriculture. C’est ainsi que le PROMOREN
financé à 92 % par la Banque Islamique de Développement et doté de 36 milliards de FCFA, a été lancé pour moderniser l’agriculture. Avec un budget de 120 milliards pour la campagne 2024, le gouvernement a digitalisé la distribution des semences et fixé le prix de l’arachide à 305 FCFA le kilogramme, visant une collecte de 300 000 tonnes.
C’est aussi durant ces premiers 365 jours que la phase 2 du Projet d’approvisionnement en eau potable a été amorcée, avec 85 forages, 89 châteaux d’eau et 1450 km de réseaux pour desservir 2 millions de Sénégalais. Un centre de production d’eau à Ndiaye Moussa Ndiaye (Fatick) et le Grand Transfert d’Eau (GTE) vers Dakar, Thiès et Mbour ont également été initiés.
La fin des accords de pêche entre le Sénégal et l’UE est aussi à comptabiliser pour dans la première année de gestion du président Diomaye. En novembre 2024, la ministre des Pêches a mis fin au protocole d’accord avec l’Union européenne, qui avait rapporté 6,52 milliards de FCFA sur cinq ans. Cette décision vise, selon le Gouvernement, à protéger les ressources halieutiques sénégalaises et à renforcer la souveraineté dans ce secteur.
La création d’une Direction des Affaires religieuses et l’inauguration du mausolée international dédié au prophète Mouhammad (PSL), première du genre en Afrique de l’Ouest, sont également à intégrer dans le bilan des 365 jours du président Bassirou Diomaye Faye.
Cependant, face à ces efforts non négligeables pour mettre le pays sur les rails du développement, beaucoup de choses restent à faire. Si le successeur de Macky Sall avait promis des mesures hardies et urgentes pour notamment réconcilier les Sénégalais, restaurer la confiance envers les institutions, promouvoir l’emploi… Un an après, les promesses tardent à se réaliser pour certains. D’autres estiment qu’il faut encore du temps aux dirigeants.
Jusqu’ici, le régime semble concentrer son énergie sur la reddition des comptes, l' »assainissement » des comptes publics, les attributions foncières et les audits, alors que les urgences sociales sont toujours palpables.
Dans ces 365 jours, le pouvoir se targue d’être sur les bons rails, là où l’opposition pointe du doigt un tâtonnement, un pilotage à vue et une chasse aux sorcières contre l’ancien régime. Dans presque tous les secteurs, il y a une grogne. Les promesses sont énormes, mais les réalisations sont jugées encore insuffisantes.
Dakamidi avec Senenews et Aps