Les universités sont également fermées notamment l’UCAD, l’Université Cheikh-Anta Diop de Dakar, un des foyers de la contestation.
Au niveau du campus pédagogique, il règne un calme étrange. Cette partie de l’UCAD a été épargnée. C’est de l’autre côté de l’université, devant les grilles de la cité U au niveau du rond-point Cheikh-Anta Diop que les violences ont éclaté. Sur le bitume, les traces des pneus brûlés. Quelques douilles de grenades lacrymogènes aussi.
Ibrahima et Modou sont en licence de droit : « Les jeunes étaient en face avec les forces de l’ordre. Eux, ils n’avaient pas peur des forces de l’ordre. Ils étaient déterminés et prêts à donner leur vie. Et en conséquence, on a perdu pas mal de personnes et c’est ce que nous déplorons », entame le premier. « C’était chaud, mais si l’État avait réagi plus tôt, ça serait pas allé jusque-là », affirme le second.
Un climat « ultrasensible »
Assis sur des bancs devant les boutiques du COUD, le Centre des œuvres universitaires de Dakar, Pape et Bassirou prennent un petit café. Ils espèrent tous que le chef de l’État aura compris le message : « Le fait qu’on a libéré Ousmane Sonko ne veut pas dire que tout est fini, déclare le premier jeune. On est vigilant pour répondre à toute autre menace ou tout autre acte d’injustice. » Son camarade renchérit : « Nous tous, on n’est pas sorti parce qu’on est méchant ou des trucs du genre, mais on est des justiciers. On aime la Justice. Si la Justice n’est pas équilibrée, les jeunes vont ressortir à nouveau. »
« L’UCAD a toujours été un espace politisé, mais le climat est ultrasensible en ce moment », reconnait une source proche de la direction de COUD. Le dispositif sécuritaire a été renforcé. Entre 200 et 300 agents sont mobilisés qui surveillent notamment les entrées et fouillent les véhicules.
Les violences de la semaine dernière ont fait au moins 5 morts selon le bilan officiel, 11 selon l’opposition. Les violences ont fait 590 blessés selon la Croix-Rouge.