Dakarmidi – Le premier tour du bac a été bouclé. Un taux de réussite est en train de se dessiner. Mais, des cas de tricherie, d’arrestation de candidats ont été notés, de même que quelques impairs dans la diffusion des Sms aux candidats. Directeur de l’office du bac, Socé Ndiaye fait le point avec iGfm.
Quel bilan tirez-vous du premier tour ?
Le bilan, pour nous, est satisfaisant en tant qu’organisateurs. Parce que nous n’avons pas eu de disfonctionnements majeurs sur le plan fonctionnement et l’organisation.
On parle d’un taux de réussite de 24%, est-ce le bon chiffre ?
On est en train de compiler les résultats. Les années passées, on avait une approche par les chiffres. On prenait directement les chiffres et on les compilait. Cette année, on est passé par les listes. Parce qu’on avait besoin des listes pour mettre en œuvre les modalités de proclamation. Donc au fur et à mesure on valide et on récupère les chiffres. Mais, il faut dire que ce sont des tendances. Des tendances qu’on donne en chiffres relatifs. Et ces chiffres-là n’ont pas changé quasiment depuis lundi. C’est-à-dire qu’on a un taux de réussite qui tourne autour de 23 à 24% d’admis au premier groupe et le deuxième groupe on est à 33 à 34%.
« A mon avis, peut être que les élèves ont mieux appris cette année »
Et comment vous jugez ce taux ?
C’est vraiment un taux qui dépasse les taux habituels. A titre de comparaison, en 2019 il y avait un taux de réussite au premier tour d’un peu moins de 15% et le second groupe était à 27%. Il y a, donc, eu une amélioration. Mais les chiffres de cette année ne sont pas encore définitifs. C’est encore provisoire.
Certains disent que les élèves ont moins appris cette année et pourtant les résultats sont meilleurs, vous en dites quoi ?
Les élèves ont moins appris ? Je ne sais pas qui le dit, mais à mon avis peut être qu’ils ont mieux appris cette année. Pas plus appris, mais mieux appris cette année. Parce qu’avec la situation qu’on vit, les élèves sont mis dans des conditions où ils ont pas mal de supports pour l’apprentissage. Et ils ont eu aussi des modalités qui ont permis leur encadrement même à distance. Et cette modalité d’apprentissage favorise l’apprentissage plutôt que l’enseignement. C’est-à-dire que c’est l’élève, plutôt, qui a été mis au-devant de la scène avec l’assistance des tuteurs, des adultes. Cela autonomise l’élève. Et quand il est autonomisé, il peut faire des performances.
Et le second tour ?
Le second tour on l’a démarré ce matin. Le bac général a démarré ce matin, le bac technique ce sera pour demain pour des raisons pratiques.
Les cas de fraudes, combien il y en a eu ?
Les cas de fraude on ne peut pas dire combien on en a pour le moment, ils sont détectés sur le terrain et traités par les présidents de Jury, notamment. Et les informations sont confrontés avec les résultats. Parce que ce ne sont pas les cas qu’on traite dans l’urgence. Quand quelqu’un est pris on l’exclut et on continue notre travail. Après on s’occupe du dossier et on le transfert au conseil de discipline. Donc ces cas ont été détectés, ils ont été traités localement, les informations vont nous être transmises. Pour certains des cas on a déjà l’information. Mais il y a certainement beaucoup d’autres dont on n’a, pour l’instant, pas l’information. Mais on va les avoir avec le retour des présidents de jury.
A Tamba, par exemple, des candidats ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt…
Voilà. Il y a toujours un volet traité au pénal. Un un autre volet académique. Quelle que soit la décision du Tribunal ou des instances pénales devant lesquelles l’affaire est portée, ils vont passer devant le conseil de discipline. Et la décision du conseil ne dépend pas de la décision qui serait prise à un autre niveau.
Qu’est-ce qu’ils risquent concrètement ?
De toute façon ils n’auront pas de diplôme. Car quand vous êtes pris vous arrêtez de composer. Si c’est le premier jour, cela veut dire que vous n’avez pas composé du tout. Si c’est un autre jour aussi vous arrêtez de composer et vous n’avez pas de résultat. Et tant que vous ne serez pas devant le conseil de discipline, vous ne pouvez même plus être candidat, à plus forte raison avoir le diplôme. Maintenant une fois que vous passez devant le conseil de discipline, il peut décider de vous suspendre d’un an, deux ans ou à vie de tout examen de l’enseignement supérieur.
Et le système de proclamation des résultats par sms, il vous a donné satisfaction ?
Le dispositif nous a donné satisfaction. C’est un dispositif que nous connaissions. Nous l’avons déjà utilisé par le passé. Mais c’est la première fois que c’est généralisé de la sorte. Cette année on l’a utilisé massivement. On l’a éprouvé on a vu les avantages et les limites que cela comportait. Chaque fois que vous êtes dans l’œuvre c’est comme-ça. Vous évaluez après vous améliorez. Et nous pensons que c’est un système qui est fonctionnel, il ne manque pas quelques difficultés avec son utilisation, mais les difficultés sont faites pour être surmontées et nous pensons qu’on va les surmonter au fur et à mesure.
Il y a eu des candidats qui sont déclarés admis par sms, puis un autre sms leur dit qu’ils sont ajournés…
C’est un seul jury se trouvant au Lycée de La Fosse. Ce qui s’est passé, c’est que dans la procédure de traitement, nous avons cette année l’approche par les listes. La liste des admis, la liste des admissibles et la liste des ajournés pour chaque jury. Chacune de ces listes est reçue en deux versions. Une version affichée qu’on ne peut pas modifier, et une autre version modifiable qui est la version que nous, nous traitons. Nous la récupérons et après on la compacte avec la version non modifiable. Et une fois que la comparaison est faite, quand c’est conforme on passe à la diffusion. Alors il est arrivé dans ce jury 1382, un glissement qui a fait qu’une vingtaine de candidats ajournés s’est retrouvée dans le lot des admissibles.
Qu’avez-vous fait ensuite ?
Dès que ça a été découvert un deuxième message a été envoyé à ces candidats-là. Parce que ce qu’il faut savoir, c’est que le résultat qui est établi par le jury est attesté par le document. Il y a le procès-verbal qui est signé par l’ensemble des membres du jury, il y a les copies sur lesquelles vous avez les notes des candidats, les relevés de notes et les listes établis, signés et visés par l’ensemble des autorités du jury et ce sont ces documents-là qui font foi. Et après il y a la proclamation. Quand nous avons découvert pour ces 20 candidats, nous avons rediffusé le bon message aux personnes ressources.