Dakarmidi- Qu’est-ce qu’un témoignage ? Dans L’histoire de ceux qui resteront à jamais dans la mémoire de l’humanité des témoignages, je dis bien témoignage : action de témoigner ce qu’on sait, vu ou entendu, le porter aux gens pour qu’ils savent.
Raison pour laquelle dans le cadre du Grand Magal de Touba 18 Safar, nous voulons partager ces extraits d’hommes illustres parce qu’ils ont accompli, à eux seuls, des prodiges qui resteront à jamais dans la mémoire de l’humanité. Dans leur sillage Il y a des conquérants, des explorateurs, des savants, des artistes et des héros, mais aussi il faut y ajouter un homme de Dieu parmi tant qui ont vécu, un saint hors pair, un re-vivificateur de la tradition prophétique et du message divin : CHEIKH AHMADOU KHADIMOU RASSOUL
Au commencement l’éminent Professeur Djibril SAMB, connu pour être l’un des plus grands spécialistes du philosophe Platon à l’endroit de Serigne Touba Khadimou Rassoul.
« Si on se limite aux faits établis, tels qu’on peut les reconstituer d’après les documents des archives, confrontés aux traditions orales et écrites autochtones, Cheikh Ahmadou Bamba m’apparaît, sans aucun doute, comme l’un des hommes les plus prodigieux de l’histoire internationale des saints et des prophètes. Il réunissait en lui toutes les éminentes qualités qui ont produit les plus grands prophètes de l’humanité. Il incarnait les vertus les plus hautes que célèbre la tradition philosophique »
Ensuite un rapport : « Cheikh Ahmadou Bamba détient certes, une puissance innée dont la raison ne parvient pas à saisir la source et expliquer la capacité de forcer la sympathie. La soumission des hommes envers lui est extraordinaire, leur amour pour lui les rend inconditionnels. Il semble qu’il détient une lumière prophétique et un secret divin semblable à ce que nous lisons dans l’histoire des prophètes et de leurs peuples.
Celui-là se distingue toutefois par une pureté de cœur, par une bonté, une grandeur d’âme et un amour du bien aussi bien pour l’ami que pour l’ennemi ; qualités pour lesquelles ses prédécesseurs l’auraient envié quelques grands que fussent leurs vertus, leur piété et leur prestige.
Les plus injustes des hommes et les plus ignorants des réalités humaines sont ceux qui avaient porté contre lui de fausses accusations, consistant à lui prêter l’ambition du pouvoir temporel.
Je sais que les prophètes et les saints qui ont mené une guerre sainte, l’ont fait sans disposer de la moitié de la force dont dispose ce Cheikh » D’Antoine Lasselves Commandant de cercle de Diourbel en 1915, au terme de sa mission
Le Saint Homme de Touba fait partie des mystères de Dieu dont la véritable dimension ne peut être cernée par le simple croyant. Tous les témoignages des Saints de son époque convergent sur ce point.
Voici ce que disent du Cheikh quelques uns de ces éminents témoins qui l’ont connu dans la mystique.
Cheikh Saad-Bou Abib, petit fils du Prophète (PSL)
Voici des extraits d’une lettre adressée par Cheikh Saad Bou Abîb à Cheikh Ahmadou Bamba [Cheikhal Khadim Rassoul : le Serviteur du Prophète -PSL].
« Cheikh Sahada Abîd (qu’ALLAH le protège) a dit de Cheikhal Khadim (qu’ALLAH le protège). »
« Il est [Cheikhal Khadim] une aubaine descendue sur l’humanité »
« Il est un des phénomènes d’ALLAH. »
« La nature qui avait juré de nous ramener un phénomène pareil, A menti et doit réparer ce blasphème … »
Pour essayer de comprendre la véritable dimension de Cheikh Ahmadou Bamba, jetons un coup d’oeil sur un extrait de la lettre historique que Cheikh Saad Bou Abîb a adressé au Maître, à son retour d’exil, alors qu’il avait élu domicile à Diourbel:
« L’objet de cette lettre est de deux choses:
« Premièrement, ne m’oublie pas ici [dans ce monde ci] et là-bas [à l’autre monde].
« Deuxièmement, n’oublie pas la descendance de MUHAMMAD (PSL) ici et la-bas. »
Sahada Abib.
Cheikh Oumar Kourdiyou, imam de Médine
Ce pamphlet a été envoyé en 1922 à Cheikh Ahmadou Bamba en guise de remerciement par Cheikh Oumar Kourdiyou, alors imam de la sainte cité du Prophète (PSL), Médine. Les Médinois, troublés par la politique de l’époque, avaient été inquiétés de plus en plus par les bandits et même par le Pouvoir de l’Etat. Ils formèrent une délégation assez importante qui vint jusqu’à Diourbel, solliciter des prières auprès du Maître. Il pria pour eux et la situation redevint normale dans la région. A la suite de ce bienfait, les Médinois adressèrent cette lettre à Cheikh Ahmadou Bamba.
« La lumière de ta Wilaya est d’une preuve irréfutable.
Qu’on ne retrouve que chez les Saints très purs.
Si tu veux voir une lumière sainte authentique,
Observe bien celui-là qui a délivré l’Afrique de l’ignorance et des ténèbres.
C’est le Maître qui a fait de toute son existence
Glorification et remerciements à ALLAH et à son Prophète (MUHAMMAD)
C’est le Maître de la vérité, de la « Tarîkha » et de l’honnêteté
Venu pour entrainer l’Univers vers la précision dans la véritable croyance.
Et quand toutes les connaissances seront rassemblées comme la lune au dessus de la terre, la sienne sera la source où toutes les autres viendront s’abreuver.
Quand toutes les connaissances seront présentes, la sienne sera l’océan
Où tous les Saints viendront puiser, dans sa bonté illimitée.
O toi « serviteur du choisi » aux secrets indéfinissables,
Ces secrets auréolés de lumière que nul ne peut dénombrer,
Ton image illuminée est descendues sur la terre sainte de Médine.
Et tout le monde est revivifié par ton souffle bienfaiteur!
Et tous par ma voix, t’adressent leurs respectueux remerciements
En honorant ainsi ton incommensurable personnalité
Nous sollicitons auprès de toi, une assistance
Qui nous apportera tous les bienfaits que nous envieront nos ennemis,
Parce que tu es notre Protecteur qui nous otera nos malheurs
Pour nous couvrir de bonheur dont bénéficieront ceux qui te suivent de près et même de loin.
Regarde nous donc de ton regard saint qui nous lave de nos souillures,
De ce regard qui extirpe de nos âmes les maux apparents et le caché des maux!
O, Maître, aie pitié des habitants de notre terroir!
De cette pitité si immense et si sincère qui enthousiasme le Prophète,
Que la meilleure prière d’ALLAH s’accomplisse sur Lui
Et qu’ALLAH te paie tant que seront le ciel et la terre. »
(Traduction de Assane Sow, Professeur licencié en arabe,
Lycée Cheikh Oumar Foutiyou, Saint-Louis, Sénégal)
Cheîkh Hâjj Mohammed Abdallah al-‘Alawi
« Louanges à ALLAH qui nous a donné l’Islam, la croyance et les bienfaits, qui nous a élu pour suivre notre mditre Mouhammad, les grâces et la paix sur lui et sur ses illustres Compagnons.
Après avoir fait la connaissance de ce grand savant, le plus généreux des hommes le plus généreux des hommes le plus le plus pieux et le plus sage, le soleil et la lune des sciences, le bienfait de Dieu Ahmed Ibn Mohammed Ibn Habiballah, l’aimé de Dieu, souhaitons que le Seigneur le protège, l’élève et le rende heureux. Je tente toujours davantage de me rapprocher de lui pour obtenir un peu de sa joie et de sa sagesse. Hélas, si la vue de ces demeures et la nostalgie ne m’avaient pas consumé de chagrin je ne serais pas venu pleurer sur les ruines.
Allons demander des nouvelles de leurs occupants et pleurer leur disparition. Nous avons versé plus d’une larme. Tant de sentiments, l’amour les exige d’un amant, il ne faut pas lui en vouloir. Plus d’une fois mon attachement profond s’est manifesté. J’ai tant souffert avant de rendre visite au Serviteur du prophète, le guide et l’élu. Avec ses conseils j’ai pu vaincre le diable et les désirs illicites, trouvant ainsi la joie et le bonheur. Tous ont besoin de ses conseils, malgré la foule, il faut aller le voir. Il a guidé le monde et ALLAH l’a aidé. Chassez de votre esprit toute idée malfaisante que puisse vous en éloigner.
Objet d’amour et de respect, la pluie de sa générosité apaise la soif. Heureux ceux qui vivent avec lui en paix et en sécurité. Tous mes problèmes ont été réglés par le Cheikh que sa grandeur a élevé au-dessus de tous. Je me suis donné entièrement à Cheikh El Khadim, mes ruisseaux et mes rivières se jettent dans son océan et dans ses mers. »
Cheîkh Hâjj Mohammed Abdallah al-‘Alawi
« Tous s’accordent à le considérer comme un saint homme, pieux, charitable, de mœurs très pures, convaincu de la mission de réformation islamique dont il est investi » écrit Paul MARTY.
Conquis par ses talents d’éducateur et sa probité, Alboury N’DIAYE, le roi du Djolof, invite Bamba à prendre les armes contre le colonisateur français. « Je ne suis pas venu sur terre pour verser le sang de mes semblables. Je suis le serviteur du Prophète (Paix soit sur lui), le vivificateur de son enseignement et le libérateur des Hommes. J’extirperai la haine des cœurs et j’affranchirai mon peuple des chaînes de l’esclavage, des tentations de Satan et des futilités de ce bas monde. Chaque homme sera le frère de l’autre et le culte ne sera rendu qu’à Dieu » répond Cheikh Ahmadou Bamba.
«Par sa vie exemplaire et par son œuvre écrite édifiante, Cheikh Ahmadou Bamba nous a démontré deux choses d’une importance vitale pour notre temps : 1) Que le mode de vie du Prophète Mohammed, sa sounna, n’est pas caduque, contrairement à ce que laissent entendre les « réformateurs » de l’Islam, qui font déteindre les valeurs – somme toute décadentes – de l’Occident matérialiste, sur cette religion. 2) Que la non-violence n’est pas incompatible avec l’Islam, mais qu’elle en constitue l’essence première ainsi que son expression la plus parfaite, à l’opposé des fanatismes qui tendent à réduire toute religion à un simple outil temporel, voir uniquement politique» écrit El Hadji Alioune M’BACKE.
Nous terminons en partageant ceci : « La condition de l’homme sur la terre est aussi parfaite que l’exige sa nature : vouloir la changer, c’est vouloir changer l’ordre des choses, et ce serait une folie. Tout ce qu’on peut faire, et qui est digne d’un sage, c’est d’apprendre à l’homme à bien connaître sa situation actuelle, et à profiter utilement du temps présent. L’entretenir de sa grandeur passée, ou de celle qu’il pourrait avoir, c’est l’occuper en vain des choses qui ne sont plus, et qui ne peuvent pas être, et lui faire perdre de vue ce qu’il est, et ce qu’il doit faire. Il est susceptible de certaines connaissances qui l’élèvent et le distinguent essentiellement des autres créatures : telle est l’origine de sa supériorité, et quel vaste champ pour exercer son esprit et son cœur ! Mais il ne saurait atteindre à tout, il est beaucoup d’objets qui lui échappent ; il est souvent obligé de s’arrêter dans sa course, et d’avouer son ignorance : telle est la marque de sa dépendance, et que de motifs d’abaissement et d’humiliation ! Voilà l’homme tel qu’il est sur la terre, ayant assez de lumières pour pouvoir se conduire, en ayant trop peu pour pouvoir s’enorgueillir de celles qu’il a.»
David Augustin de Brueys ; Les amusements de la raison (1721)