Naguère épicentre de la pandémie au Sénégal, le dispositif sanitaire mis en place a finalement réussi à stopper la transmission du virus à Touba. D’ailleurs, aucun nouveau cas n’y a été relevé depuis huit jours. Alors que Dakar a pris le relais de l’épicentre, avec les districts de Dakar Ouest et Dakar Sud représentant désormais 90 sur les 195 cas déclarés positifs au Sénégal. Une situation qui a obligé les autorités sanitaires à tenir une réunion d’urgence mardi dernier pour statuer sur ces deux zones infectées de la capitale.
Dakar-Ouest et Dakar-Sud, deux districts à 90 cas sur les 195
Au Sénégal, la courbe des cas déclarés positifs au covid-19 ne cesse de croître. Même si le rythme de progression est plutôt lent. D’un cas à la date du 2 mars, notre pays n’a pas encore dépassé, un mois après, le cap des 200 cas.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale fait état de 195 cas déclarés positifs. La préoccupation des autorités sanitaires concerne les districts sanitaires de Dakar Ouest et Dakar Sud où on dénombre 90 cas sur les 195 déclarés positifs. Soit 47,36 % des cas confirmés dans l’ensemble de notre pays.
Dakar ouest est à 52 cas et Dakar Sud jongle avec 38 cas testés positifs. Soit respectivement 27,36 % pour Dakar Ouest et 20 % pour Dakar Sud. Deux districts qui détrônent ainsi la région de Diourbel et particulièrement, la ville de Touba qui, à ce jour, compte 26 cas.
Cette dernière est suivie de près par la zone de Mbour avec 13 cas et de Thiès 10 cas.
L’inquiétude des autorités
Dans les districts Ouest et Sud de la région de Dakar, le nombre de cas augmente de façon croissante et inattendue. Une situation qui inquiète les autorités sanitaires qui font état de seulement 45 guérisons et 145 patients encore sous traitement dans les différents sites de prise en charge des malades affectés par le covid-19. Dont deux cas graves.
L’un qui était sous assistance respiratoire a finalement succombé et l’autre évacué à sa demande dans son pays d’origine.
La persistance des cas au niveau des districts sanitaires Sud et Ouest dans la région Dakar a alerté le ministre de la Santé qui a convoqué en urgence l’ensemble des acteurs de ces deux districts pour réfléchir sur de nouvelles stratégies pouvant permettre de lever les contraintes afin de rompre la chaîne de transmission.
Une réunion d’urgence au cours de laquelle quatre séries de questions ont été abordées. Il s’agit de l’information qui doit être partagée entre les différents acteurs sur les cas contacts, sur la prise en charge des cas confirmés mais également sur les modalités de collaboration.
Le confinement en question
Le deuxième point concerne le confinement des cas contacts. « Les opérations ont démarré depuis quelques jours en collaboration avec les hôteliers. Et se déroulent normalement. Cependant, nous avons noté quelques difficultés. Et nous avons jugé nécessaire de proposer des solutions pour que l’ensemble des cas contacts dans la région de Dakar et les autres régions puissent être identifiés et confinés en lieu sûr pour limiter la propagation du virus », a expliqué le Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, M. Alassane Mbengue.
La protection des personnels de santé et des forces de défense et de sécurité a été aussi au menu des débats. A ce propos, M. Mbengue a informé que les services du ministère ont procédé, avant-hier (mercredi), à une répartition d’équipements individuels de protection à l’ensemble des 14 régions du Sénégal.
Dakar et Diourbel ont reçu les plus grosses parts parce qu’étant les régions qui enregistrent le plus de cas. « Aujourd’hui, le personnel dispose de suffisamment de moyens de protection pour faire face à l’épidémie et aborder les cas contacts avec sécurité », a tenu à rassurer le secrétaire général du ministère de la Santé.
La sensibilisation à outrance
Le dernier point abordé lors de cette réunion d’urgence convoquée par le ministre Abdoulaye Diouf Sarr portait sur la sensibilisation des populations.
Une sensibilisation qui se fait déjà mais qu’il faut accroître surtout dans un contexte de pandémie où tout peut basculer du jour au lendemain. « C’est pourquoi, ces acteurs de la santé ont aussi échangé sur les modalités de renforcement de cette sensibilisation.
Pour les prochains jours, un accent particulier sera porté sur les districts Sud et Ouest de Dakar », annonce M. Alassane Mbengue, le secrétaire général du ministère de la Santé.