C’est sans doute une démission aux allures d’un tremblement de terre au ministère de la Santé et de l’Action sociale. De sources sûres, le patron du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) a déposé sur la table d’Abdoulaye Diouf Sarr, une demande de disponibilité. Une requête qui sonne comme une rupture totale avec le ministère dirigé par le maire de Yoff.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a été secoué par un départ qui sonne comme un tremblement de terre. Selon nos informations, le départ du docteur Abdoulaye Bousso, que l’on considère comme un éminent maillon du dispositif du ministère de la Santé dans la riposte nationale contre le coronavirus, a été acté.
En effet, informent nos sources, le patron du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) a déposé sur la table d’Abdoulaye Diouf Sarr une demande de disponibilité, qui sonne comme une rupture totale avec le ministère. Ainsi, après ses nombreuses bisbilles avec le Professeur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de Fann, Abdoulaye Diouf Sarr vient de perdre un éminent maillon de son dispositif de riposte contre la pandémie.
Docteur Abdoulaye Bousso dirige depuis le 1er décembre 2014 le Centre des opérations d’urgence sanitaire, institué pour lutter contre l’épidémie à virus Ébola. Concernant le coronavirus, bon nombre de Sénégalais ont été unanimes de constater son professionnalisme et sa maîtrise du domaine de la Santé, sans oublier le port de costumes impeccables.
À cet effet, les réseaux sociaux se posaient la question de savoir pourquoi pas lui, pour diriger le ministère aussi stratégique que la Santé. Une réaction qui avait fini de créer beaucoup de jalousie dans l’entourage du ministre Abdoulaye Diouf Sarr.
En effet, rappelle-t-on, lors d’un panel en présence des partenaires, le docteur Bousso avait fait une déclaration pour décrier son budget de fonctionnement, qui s’élève à cinquante millions francs Cfa en cette période de pandémie.
Créé le 1er décembre 2014 par arrêté ministériel, le Centre des opérations d’urgence sanitaire est une structure de coordination des urgences sanitaires. Tirant les leçons de la gestion du cas importé d’Ébola au Sénégal, le Professeur Awa Marie Coll Seck avait impulsé la mise en place d’une structure permanente de coordination des urgences sanitaires de portée nationale.
Une structure qui a un rôle dans la prévention, la détection et la réponse aux urgences. Le Cous, dans sa mise en œuvre, avait bénéficié de l’appui déterminant de la Fondation Bill and Melinda Gates ainsi que de l’Oms, de l’Unicef, du Cdc, de Dtra et de la plupart des partenaires techniques et financiers du Sénégal.
Le Centre des opérations d’urgence sanitaire est dirigé depuis lors, avec brio, par le docteur Abdoulaye Bousso, qui fait l’objet de toutes les convoitises sur le plan international. Aujourd’hui, le Cous devient orphelin de son boss qui préfère quitter le ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui, depuis le début de la pandémie à coronavirus, fait l’objet de toutes les critiques basées sur le népotisme, le gabégie et le clientélisme politique, avons-nous appris dans les couloirs du ministère.
Il revient maintenant à Monsieur le Président de la République de tirer les conséquences de ces départs qui sonnent comme un échec dans la gestion politique du ministère de la Santé et de l’Action sociale, au moment où la carte sanitaire se développe avec trois nouvelles infrastructures hospitalières.