L’article de Mamadou Koumé sur l’athlétisme sénégalais, plus qu’une radioscopie, est un véritable cri du cœur. Aujourd’hui, l’athlétisme sénégalais se meurt de sa triste mort qui nous laisse impassibles. Je me souviens d’une année encore récente où le champion olympique, Amadou Dia Ba convoitait la fédération d’athlétisme avec un consistant programme de relance dont les fruits devaient être cueillis après cinq ans d’expérimentation. Ce programme scientifiquement élaboré avec des segments financiers, de détection et de mise en œuvre conséquente, avait emporté l’adhésion des connaisseurs. Malheureusement des combats souterrains avaient été à la base d’une forte objection dirimante dont la conséquence fâcheuse fût d’éliminer Dia Ba de la présidence. Depuis lors, la fédération mise en place est incapable de réaliser l’envol de la discipline, victime des contradictions internes et de l’incapacité de ses dirigeants de la sortir des ornières. Les arguments sortis de l’article de Mamadou Koumé campent avec éloquence l’agonie persistante de la discipline.
Nous devons aller vers une refondation effective et agissante pour que l’athlétisme sénégalais puisse renaître de ses cendres. Pour ce faire, l’expertise d’hommes rompus à la tâche avec des connaissances indiscutables sur les enjeux et solutions susceptibles de freiner l’agonie, est plus que souhaitable. En ne le faisant pas, notre athlétisme restera longtemps bloqué à quai. Il est temps de convoquer les états généraux de l’athlétisme sénégalais pour diagnostiquer sans complaisance aucune, les maux dont souffre la discipline et de préconiser la thérapie susceptibles de les guérir. C’est un devoir citoyen qui nous incombe et en premier rang, l’état et ses démembrements. Notre responsabilité à tous est engagée dans cette bataille majeure au terme de laquelle, notre athlétisme sortira victorieusement la tête de l’eau.
Majib Sène