Dakarmidi – Abdoulaye Séne, le sociologue et environnementaliste sénégalais plaide pour l’érection d’un « véritable port de pêche » à Saint-Louis, perspective qui permettrait selon lui d’apporter des solutions aux difficultés rencontrées par les acteurs de ce secteur d’activité.
La ville de Saint-Louis « doit être dotée d’un véritable port de pêche et d’infrastructures portuaires » indiquées, « afin de résoudre définitivement les problèmes et difficultés de la pêche, mais aussi du littoral, notamment avec le mareyage et la transformation des produits de la pêche », a-t-il soutenu.
Le professeur Abdoulaye Sène participait dimanche à une rencontre initiée par l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (UNAPAS), en présence de délégations de pêcheurs des différentes régions du Sénégal.
Selon le sociologue et environnementaliste, les acteurs de la pêche « doivent aujourd’hui s’organiser dans un même cadre pour fédérer leurs actions et forces et disposer d’un cadre pour exprimer leur vision et difficultés liées » à leur activités.
Les pêcheurs de Saint-Louis doivent s’adapter à la nouvelle donne née des dernières découvertes pétrogazières faites dans la zone, en misant sur de « nouvelles techniques » et « des armements modernes », a souligné Abdoulaye Sène.
L’Etat, de son côté, doit travailler à apporter des solutions au « problème du littoral, afin de permettre aux pêcheurs de s’installer sur cette zone pour mener leurs activités de pêche durant toute l’année », a-t-il préconisé.
D’après l’aps, abordant le problème de la brèche de Saint-Louis, l’environnementaliste invité les pouvoirs publics à prendre « des mesures hardies, urgentes et durables, pour limiter l’avancée de la brèche ».
Il a par ailleurs demandé à l’Etat de prendre « des dispositions pour draguer le fleuve et limiter les dégâts, afin d’éviter la dérive du littoral », qui amplifie les problèmes d’érosion côtière notés à Saint-Louis.
Le président de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (UNAPAS), Moustapha Diop, a fait état d’investissement de « plus de 244 milliards de francs CFA’’ réalisés au profit du secteur avec l’avènement du président Macky Sall en 2012.
Mais « il reste beaucoup à faire, afin que les pêcheurs ressentent véritablement ces investissements, pour leur permettre de vivre de leur acticité », a-t-il dit.
Le professeur Sène a par exemple dénoncé les autorisations de pêche accordées par le Sénégal à des bateaux étrangers, qui font que « le poisson est devenu rare dans les côtes sénégalaises ».
M. Diop a invité l’Etat à « revoir ces accords », avant de prier les acteurs de la pêche de de travailler à la défense de leurs intérêts plutôt que de verser dans les invectives, arguant que l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (UNAPAS) « n’est pas là pour combattre l’Etat », mais plutôt pour « jouer son rôle dans le développement économique » du Sénégal.
Aussi a-t-il assuré que l’UNAPAS se veut « apolitique » et a pour « seul objectif » de « fédérer les forces et défendre l’intérêt des pêcheurs de tous les secteurs » et de toutes les zones de pêche, de Bargny à Saint-Louis, en passant par Rufisque, Diogo, Mbour, Cayar et Cap-Skiring.
La rédaction