Nous sommes inconsolables depuis l’annonce de nos jeunes arrachés à notre affection par la mer, en voulant aller à la recherche de prétendus pâturages plus verts (« greener pastures »). Et notre douleur est amplifiée par le drame de la circulation qui s’est produit à Louga.
Nous devons refuser que notre actualité soit dominée par ce qui nous brise le cœur. Notre urgence quotidienne doit être rythmée beaucoup plus par la construction d’un Sénégal debout, prospère, intégrant les aspirations profondes de notre peuple. En clair, mobilisons nos énergies pour le progrès au lieu de ces dissertations sans fin sur ce qu’il ne fallait pas faire.
Il n’est point besoin d’être un spécialiste pour identifier les principaux facteurs de ces drames routiers récurrents. J’en cite 15 et laisse le soin aux lecteurs d’enrichir mon propos :
1) indiscipline sans bornes
2) manque de professionnalisme des chauffeurs
3) véhicules normalement destinés à la casse mais paradoxalement, bénéficiaires d’une visite technique en bonne et due forme.
4) complaisance du contrôle routier.
5) état défectueux des routes non pris en compte par les automobilistes
6) recherche d’un gain rapide des transporteurs justifiant les excès de vitesse pour assurer le maximum de rotations
7) surcharges pour optimiser les recettes journalières
8) voyages à des heures tardives de chauffeurs voulant échapper au contrôle routier et gagner plus d’argent
9) négociations État- partenaires sociaux débouchant parfois sur des compromis inacceptables au nom d’une prétendue paix sociale
10) sanctions négatives négociées en plein jour dans la rue
11) âge limite des chauffeurs pas clairement fixé
12) absence de visite médicale des chauffeurs selon une fréquence à fixer.
13) conduite irresponsable sous la pluie.
14) acceptation sur le territoire national de véhicules étrangers remorqués jusqu’au port d’embarquement, car non autorisés dans les pays du Nord.
15) « dictature » des gros porteurs imposant leur propre code de la route.
Il n’est pas repéré à travers le monde un pays dont l’input de développement est le non respect de règles minimales dans la gestion de l’aire partagé.
Papa Abdoulaye Seck