La bataille engagée par le collectif pour le rapatriement des sénégalais décédés de Covid-19 est entrée dans une nouvelle phase. Après de nombreux recours auprès des plus hautes autorités administratives et coutumières pour l’assouplissement et la levée de l’interdiction du rapatriement des corps, ledit collectif a décidé de saisir la Cour suprême d’une requête en référé.
Environ 60 dépouilles de sénégalais décédés de covid-19 dans une trentaine de pays sont actuellement en attente de rapatriement. Les requérants réunis au sein d’un collectif ont mis en place un pool de cinq avocats pour déposer ce mardi 5 avril, une requête en référé liberté devant la Cour suprême de Dakar.
« La loi organique de la Cour suprême offre cette possibilité à tout citoyen qui estime d’abord qu’il y a urgence et ensuite qu’il y a violation d’une liberté fondamentale par une personne morale de droit public en l’occurrence, un Etat. Et aujourd’hui, il s’agit d’abord de demander à la Cour de déclarer cette mesure d’interdiction illégale. Mais également d’ordonner toute mesure de sauvegarde de nature à permettre de façon rapide le rapatriement de ces corps », a déclaré, Me Assane Dioma Ndiaye.
« Rapatriement dépourvu de risque »
Le collectif estime qu’il n’y a aucun risque à ces dépouilles du coronavirus du lieu de décès vers le Sénégal. « Tous les spécialistes vous disent que le rapatriement de ces corps ne sera pas de nature à engendrer un préjudice anormal et spécial. Et de la même manière que vous avez un protocole thérapeutique, vous avez un protocole funéraire avec les pompes funestes. Donc, tout sera mis en œuvre pour protéger ces corps et il n’y aura pas de manipulation à l’arrivée au Sénégal », a rassuré l’avocat.
Perspective dans le combat
Depuis le 15 avril dernier, le collectif s’active pour la levée de la mesure prise par l’Etat du Sénégal interdisant ce rapatriement. Si la requête devant la Cour suprême ne porte pas ses fruits, le combat pourrait être poursuivi devant les juridictions internationales.
« C’est un combat peut être très long parce que ces familles ne sont pas prêtes à abandonner. Elles se disent qu’il n’est pas question qu’on achète les concessions mortuaires. Ça veut dire que vous n’avez pas une sépulture digne, éternelle. Si davantage la Cour suprême n’accédait pas aux demandes, il va de soi que nous allons élever d’un cran ce combat et saisir des juridictions internationales », a-t-il averti.