Dakarmidi – Le Questekki numéro 84 de l’économiste et homme politique, Mamadou Lamine Diallo, s’intéresse ce mardi aux questions relatives au pétrole et au gaz du Sénégal et à un point important qui est la dette du pays qui a dernièrement suscité la polémique.
Dossier Ressources naturelles : Macky Sall préfère l’économie du « compal » à la gouvernance démocratique du pétrole et du gaz
L’honorable et respectable député Mansour Sy Jamil nous a parlé du « compal » que lui a servi avec mépris le Président Macky Sall. Loin d’être seulement une pique, il s’agit d’une conception profonde de la gouvernance économique. Macky Sall cherche à concentrer toutes les richesses dans ses mains pour donner ensuite à qui il veut, quand il veut et combien il veut. Il n’a pas pardonné au Maire de Dakar de vouloir gérer tout seul les fonds politiques logés dans la rubrique « dépenses diverses » du budget de la ville de Dakar.
Ce type de gouvernance trouve sa prédilection dans les ressources naturelles, qui, à cause de leur caractère épuisable, produisent des rentes. Toute la question est de savoir comment se partager la rente. Les firmes minérales sont plus à l’aise avec un prédateur ; une entente à deux est plus facile que la transparence avec le peuple. C’est la gouvernance Mobutu Sese Seko, MSS, dans laquelle les firmes vont faire du »compal » avec les Etats africains, à charge pour les dictateurs de faire à leur tour du « niaaggal» avec leurs affidés. Avec l’affaire du gaz de St-Louis, Macky Sall veut conduire le Sénégal dans cette voie.
Or, il est possible d’avoir un partenariat global avec la Mauritanie. En effet, quand nos pêcheurs vont dans les eaux mauritaniennes, les éleveurs mauritaniens avec leurs troupeaux, leurs dromadaires en particulier, viennent au Sénégal.
Dossier nouveau : C’est clair, Macky Sall, Boun Dionne et Amadou BA cachent plus de 400 milliards d’arriérés intérieurs avec le soutien du FMI.
MLD n’invente aucun chiffre. Je me base sur leurs chiffres bidonnés hélas. Tout le monde se plaint des créances impayées sur l’Etat du Sénégal, c’est un secret de polichinelle.
L’opposition a demandé publiquement au Gouvernement pourquoi le gonflement à 1686, 8 milliards de l’autorisation d’emprunter du Président de la République dans la loi de finances 2018. La réponse est claire désormais, les faits étant têtus, ils ont montré que le gouvernement des « surdoués » de BBY accumule des arriérés intérieurs. En réinterprétant les données budgétaires inscrites dans la loi des finances 2018, on trouve 406 à 481 milliards d’arriérés intérieurs y compris peut-être des services faits non ordonnancés. C’est cela la vérité.
A ce montant, si vous ajoutez l’amortissement de la dette et peut-être le rachat de l’eurobond, nous sommes à 1024 milliards. Les politiciens clientélistes voudraient sans doute ajouter les 641 Milliards d’emprunts pour les investissements financés sur ressources internes, nous sommes alors à plus de 1500 milliards de besoins de financement pour Macky Sall. A combien le marché fixera ses prétentions en tenant compte des revenus futurs du pétrole et du gaz ? On sera fixé ce mois-ci. La presse spécialisée dans la finance mondiale parle du Sénégal sur les marchés et les banques engagées à cet effet.
Le problème de fond est de savoir pourquoi le FMI a fermé les yeux sur les arriérés intérieurs. Depuis que Macky Sall a demandé un débat public sur les questions économiques, à chaque fois que j’ai posé une question, le ministère a répondu que le FMI a félicité le gouvernement pour ses performances. La responsabilité du FMI est donc engagée, en particulier son représentant à Dakar ces dernières années, l’ancien ministre mauricien. Le Sénégal n’est pas un jouet pour enfants comme le laisserait penser la remarque du Président turc.