Dakarmidi – Le président du Mouvement « Tekki » Mamadou Lamine Diallo, dans sa question hebdomadaire « QuesTekki » numéro 63 se penche sur deux dossiers très révélatrices. Il s’agit des dossiers sur les ressources naturelles et la question relative à la gestion du nouveau Aéroport International Blaise Diagne de Diass.
Dossier Ressources Naturelles : La malédiction du pétrole n’est pas une fatalité à condition d’avoir des institutions robustes.
Heureusement qu’il y a des Sénégalais au fait de la question pétrolière et qui savent que la malédiction du pétrole n’est pas une fatalité. Bien entendu, il faut pour cela des institutions légitimes et qui jouent leur rôle, en particulier le Président de la République, l’Assemblée Nationale et la Justice ; celle-ci ne doit pas être mise au pas et manipulée par le Président de la République.
La légitimité de cette architecture repose sur des élections libres et transparentes dans notre pays, il ne peut en être autrement, tout rêve de dictature éclairée doit être écarté. Macky Sall n’a aucune légitimité historique, militaire ou intellectuelle pour incarner une telle option défendue dans certains pays émergents d’Asie.
L’expérience pratique a prouvé que la CENA, organe de contrôle de l’administration qui organise les élections, ne sert à rien. L’Autorité de régulation de la Démocratie défendue par des membres éminents de BBY, il y’a quelques années, s’impose pour gérer le processus électoral.
Les forces citoyennes et démocratiques doivent mener ce combat pour éviter à notre pays un affaissement démocratique qui va conduire à la malédiction du pétrole au lieu de perdre de l’énergie dans le blabla d’un dialogue politicien cousu de fil blanc.
Dossier Nouveau : Pourquoi le Gouvernement de Dionne veut créer un monopole de l’Assistance au sol à AIBD ?
L’assistance au sol à l’aéroport LSS, c’est 1200 travailleurs avec deux sociétés AHS et SHS.
La loi N°2005-27 du 26 août 2005 promulguée du reste par Maître Abdoulaye Wade et Macky Sall modifiant le code de l’aviation civile a indiqué qu’elle favorisait la compétition dans cette activité tout en l’organisant. Elle limite à deux sociétés d’assistance au sol lorsque le trafic passager est inférieur à 6 millions l’an. Ainsi, elle stipule conséquemment en son article premier que le nombre de sociétés prestataires de services d’assistance en escale pouvant être agréées par le Ministre en charge de l’Aviation civile est limité à deux. La loi propose des agréments de dix ans aux sociétés prestataires sans doute pour leur permettre de procéder à des investissements lourds.
La loi est claire. Il faut deux sociétés de handling à AIBD. C’est avantageux pour l’emploi, la sécurité et les coûts. Si le gouvernement refuse une telle option, c’est qu’il veut cacher quelque chose, la gestion de AHS, récupérée par l’Etat dans le cadre de la CREI et confiée à des proches de la galaxie présidentielle d’une part. Et d’autre part, écraser la SHS dont le travail est reconnu pour favoriser sans doute des rentiers tapis dans l’ombre de la galaxie présidentielle.
Pour cela, on efface tout et on recommence à zéro. La Banque Mondiale qui a participé au financement de AIBD devra s’intéresser à cette bizarrerie du Gouvernement Dionne.
Tous les acteurs politiques sont convaincus que la CENA a fait son temps. Elle coute chère et ne sert à rien, elle l’a largement prouvé lors de la mascarade électorale du 30 juillet 2017. Son budget dépasse les deux milliards dont cinq cent millions de salaires. Elle doit être dissoute. A partir de ce moment, le système de gouvernance du processus électoral, reposant sur le contrôle de la CENA, doit être révisé.
C’est le moment de revisiter la proposition du Professeur Amadou Mahtar Mbow de mettre en place une autorité de régulation de la démocratie pour gérer le processus électoral dans le rapport de la CNRI remis au Président Macky Sall (page 32). Cette proposition a été soutenue par les Assises Nationales notamment par le PS, l’AFP, le PIT et la LD. J’interpelle directement ces formations politiques, d’autant plus que l’Opposition est d’accord.
Renforcer la démocratie, les institutions du capital social et la transparence est le meilleur moyen d’éviter la malédiction du pétrole et du gaz au Sénégal vers laquelle veut nous entraîner la gouvernance familiale de Macky Sall.