L’éminent Professeur Penda Mbow, sachant ma grande passion pour l’histoire, m’a transmis le brillant texte du Grand Serigne Abdoulaye Makhtar Diop, sur l’histoire du financement de la Grande Mosquée de Dakar. Bien écrit et bien documenté, ce texte mérite d’être lu car il restitue dans tous les aspects, comment les choses se sont passées pour arriver à l’édification de cette imposante infrastructure religieuse au niveau de la capitale sénégalaise. Il a fallu des réunions, des concertations et même des conciliabules répétés pour lever les équivoques, arrondir les angles de discorde et enfin atteindre l’optimum dans une situation délicate. Le mérite de Abdoulaye Makhtar Diop, c’est d’avoir exhumé les archives pour restituer la vérité absolue dans la construction, le financement, l’inauguration et l’imamat de la Grande Mosquée de Dakar inaugurée en 1964, en présence du roi du Maroc. La prière du vendredi a été dirigée de main de maître par Serigne Abdoul Aziz Sy « Dabakh », un homme de Dieu accompli, qui a consacré toute sa vie à l’islam et à la confrérie de Aboul Abass Ahmada Tijane Chérif RTA. L’auteur du texte n’a pas manqué de rappeler comment Elhadj Amadou Lamine Diène a été nommé Imam Ratib de Dakar dans une communauté où les lébous sont largement dominants. Toutes mes félicitations à Abdoulaye Makhtar Diop de nous avoir rappelé avec concision, cette saisissante histoire avec ses acteurs tous de grande envergure. Plaise à Dieu SWT que ceux qui ne savent pas, se taisent à jamais.
Majib Sène
Je trouve le texte d’Abdoulaye Makhtar Diop très intéressant à plus d’un titre (par Professeur Penda Mbow)
J’ai croisé dans ma jeunesse, beaucoup de ces personnalités citées. Les débats évoqués ont rythmé mon enfance.
L’image de Amadou Assane Ndoye, Babacar Diouf « Rafét », leur élégance se trouvent gravées dans ma mémoire ( j’ai fait une partie de mes études coraniques à la mosquée de Diécko.)
J’ai fini par ne plus écouter El Amadou Diène, car sa description de l’enfer me faisait peur..
La seule chose que je retenais vraiment est que la plupart des mosquées étaient tidjanes. Alors, cela m’intriguait un peu : pourquoi Elhadj Thierno Seydou Nourou Tall, en quittant la maison de son ami, El Hadj Massamba Ndiaye ( le grand père de Serigne Mbaye Sy Ndiol Fouta), allait s’acquitter de ses prières à Diaka Toucouleur sis à la rue 31, chez la famille des Ndèye Sokhna et Fatou peule ?
Je continuerai après mon texte et poserai des questions à Abdoulaye Moctar Diop.
Je reviens au texte fort instructif d’Abdoulaye Makhtar.
Pourquoi ce texte, pourquoi un livre blanc sur la Grande Mosquée de Dakar ?
Pourquoi ne pas faire le point sur la construction de la Zawiya El Hadj Malick Sy de l’avenue Lamine Guèye en insistant sur l’apport des lébous ?
Il est vrai que beaucoup de ses personnalités citées étaient des « muqqadam » d’El Hadj Malick Sy.
Les Wazifa dans les mosquées n’étaient pas le fait d’un groupe ethnique, mais de talibés appartenant à la même confrérie, à la même Qadara !
Je crois que les divisions politico-religieuses sont terminées avec l’arbitrage d’Adroh en 657 !
Ici, on est sunnite, de rite malékite
Abdoulaye Makhtar pose un enjeu de pouvoir mais pas religieux. Il ne s’agit pas d’une question doctrinaire et n’a pas une dimension philosophique.
Dès lors pourquoi agiter la question ethnique ?
L’identité à travers l’érection de mosquées nombreuses ne reflète pas toujours un approfondissement de la pratique cultuelle mais un éclatement très profond de la communauté musulmane du Sénégal ( par ex l’absence d’unité lors des moments importants de communion)
J’espère qu’on aura un jour l’occasion de discuter des positions des uns et des autres évoqués par Abdoulaye Makhtar. Par exemple, la réaction de Cheikh El Ibrahima Niasse peut faire l’objet d’interprétation…
Texte intéressant qui nous renvoie à des images, des personnalités, à la construction de notre nation, de notre identité religieuse, confrérique !
Abdoulaye Makhtar, je revendique ma part d’identité par rapport à cette Grande Mosquée en tant qu’enfant de la Médina, née à Tieudème, de père et de mère Tidjanes de Tivaouane, parcourant les grands foyers lébous, accompagnant mes parents aux Dahiras d’Adja Rokhaya Dia, Adja Warath Diène, assistant aux chants religieux animés par le grand Ibou Sakho.
Pourquoi devrait-on exclure mon père et ses compagnons de Wazifa de la Grande Mosquée de Dakar ?
Ils étaient insérables de quelqu’un comme El Hadj Omar Guèye, un des directeurs de l’Institut islamique (qui serait lébou).
La grande Mosquée de Dakar doit demeurer un symbole de l’Unité des musulmans de la capitale !
Professeur Penda Mbow