Après avoir entamé un audit sur la gestion du précédent régime, les nouvelles autorités viennent de publier la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sous juridiction sénégalaise. Il s’agit de 151 navires, dont 132 nationaux et 19 internationaux, détenteurs de licences de pêche, a indiqué hier lundi le ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, Dr Fatou Diouf.
Mais quelle utilité pour cette publication des licences de pêche ? S’interroge le citoyen sénégalais Mandiaye Diallo.
Voici son analyse :
Il est crucial de faire la distinction entre la dimension politique associée à la publication de ces licences, qui nécessite des enquêtes pour garantir la conformité des règles d’attribution, et la dimension scientifique qui vise à mieux réguler les futures attributions.
Je rédige ce texte car je crains que les médias et les Sénégalais ne se focalisent que sur la dimension politique, plus sensationnelle mais qui ne résoudra qu’une partie du problème.
Je propose donc, de mettre aussi l’accent sur la dimension scientifique.
À partir de là, je donne mon point de vue, qui n’est pas celui d’un expert mais simplement logique selon moi.
En préambule, je suppose que le gouvernement sénégalais est au courant des Taux Autorisés de Capture (TAC), bien que probablement l’étude (s’il y en a) ait été réalisée par des organismes non sénégalais.
Cette publication nous permettrait de :
– Connaître le nombre de bateaux de pêche présents dans nos eaux et à quel moment.
– Évaluer la capacité potentielle de pêche de chaque bateau, donc le volume potentiel de pêche de l’ensemble de la flotte.
En répartissant ces TAC entre la pêche artisanale/industrielle sénégalaise et la pêche industrielle internationale, et en prenant en compte toutes les études déjà réalisées (et/ou à réaliser), que je suppose infiniment plus complexe que ce que je perçois, nous nous assurons que les pêcheurs sénégalais bénéficient de la part du lion et que nos mers et océans restent sains et productifs.
C’est le mariage entre les politiques (lutte contre la corruption) et la science halieutique (gestion des ressources aquatiques vivantes) qui mènera à l’amélioration de la vie des pêcheurs et des Sénégalais.
Dans tous les domaines et à tous les niveaux, les politiques doivent intégrer la science dans les processus de développement de nos pays.
VIVE LE SENEGAL !
Mandiaye Diallo