Dakarmidi – Le budget 2019 du Sénégal est arrêté à 4071,8 milliards de francs CFA, soit une hausse de 297,1 milliards par rapport à 2018. Le premier poste de dépenses est la dette publique qui engloutira 863,17 milliards de francs Cfa. Une enveloppe de 743,41 milliards sera affectée aux dépenses du personnel. 896,88 milliards seront affectés aux dépenses de fonctionnement hors personnel. Les investissements concerneront 1434 milliards du budget.
Selon la Banque Mondiale, la dette publique élevée, la dépréciation des monnaies nationales et la hausse de taux d’intérêt pourraient compromettre la capacité de certains pays africains à assurer le service de la dette. Pour le cas spécifique du Sénégal, l’institution de Bretton Woods de révéler que le niveau d’endettement reste très élevé et augmente de façon très rapide. Le Sénégal continue ainsi d’être parmi les pays les plus endettés selon le dernier rapport de la Banque mondiale.
Ce budget 2019 constitue donc un budget bancal qui manque vraiment d’ambitions en ce qui concerne les prévisions d’investissements. 1434 milliards soit 36 % du budget prévisionnel, une somme modique, en déphasage avec les promesses tout azimut du Chef de l’Etat. La réalisation de ces promesses semble chimérique avec la modicité d’un tel budget prévisionnel d’investissement, pour mettre en évidence le caractère souvent démagogique du discours des autorités étatiques.
21% du budget affecté au paiement de la dette publique!! Un pourcentage qui montre combien la dette publique obére le budget de l’Etat. Celui-ci vit presque sous perfusion avec un recours de plus de plus à l’emprunt certainement pour combler le gap entre le budget d’investissements prévisionnel, les nombreuses promesses présidentielles et la lourdeur du budget de fonctionnement.
Un budget de fonctionnement et dépenses du personnel ahurissant avec 40%! Une prévision qui démontre le déficit de rationalité des dépenses publiques, une nomenclature de fonctionnement budgétivore, la gabegie et la complaisance dans certains recrutements souvent politiques.
Il s’y ajuste que le principe d’une gestion sobre et vertueuse, jusqu’ici promise et jamais obtenue, nous pousse à nous questionner sur le vrai visage, la vraie nature ainsi que l’utilisation potentielle et effective des 896,88 milliards affectés aux dépenses de fonctionnement hors personnel. Ces dépenses couvrent-elles ce qu’il convient d’appeler au chapitre budgétaire « fonds spéciaux »?
Des fonds faramineux à l’usage désinvolte et discrétionnaire avec un caractère nébuleux.
Et cela démontre une autre façon de pillage de nos finances publiques car ces fonds en réalité ne servent qu’à s’enrichir démesurément ou à entretenir une clientèle politique.
D’où l’impérieuse nécessité de changer la donne en 2019 pour espérer rétablir un équilibre profitable à notre pays et à nos populations qui continuent de s’enfoncer dans les difficultés du quotidien pendant que les fruits de notre propre croissance profitent à d’autres. Nous ne pouvons plus continuer d’hypothéquer l’avenir des générations futures. Osons l’avenir pour le rendre meilleur et ne plus le subir. C’est mon intime conviction.
Babacar BA
Président Alternatives Citoyennes