Dakarmidi – La Cour d’appel de Dakar rendra son verdict, ce jeudi, dans le procès du maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall.
Ce dernier avait saisi la juridiction après sa condamnation en première instance par le Tribunal correctionnel de Dakar, le 30 mars, à 5 ans de prison ferme pour escroquerie portant sur un montant de 1,8 milliard de francs CFA. Il était jugé dans le cadre de l’affaire de la gestion de la caisse d’avance de la ville de Dakar, pour laquelle il était poursuivi en même temps que 7 autres de ses collaborateurs.
Le procès en appel s’était ouvert le 9 juillet, mais M. Sall et ses avocats s’étaient retirés de l’audience en réaction à la décision du président de la Cour d’appel de Dakar de joindre au fond du dossier les exceptions de nullité qu’ils avaient soulevées.
Le juge Demba Kandji n’avait pas notamment donné une suite favorable aux demandes d’annulation de la procédure ayant abouti à la condamnation en première instance de l’édile de la capitale à cinq ans d’emprisonnement et une amende de cinq millions de francs CFA.
Les conseils du maire de Dakar et de ses coaccusés s’étaient appuyés sur un arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) qualifiant « d’inéquitable » le procès en première instance, tout en pointant le non-respect du droit à assistance d’un avocat lors de l’ouverture de l’enquête de police.
Dans la foulée de ce retrait, Khalifa Sall avait fait publier une déclaration pour en expliquer les raisons et annoncer en même temps sa candidature à la présidentielle de février prochain.
L’accusation qui vaut à Khalifa Sall et Cie un procès est parti d’un rapport d’audit conduit en 2015 par l’inspection générale d’Etat (IGE).
S’intéressant particulièrement à la « caisse d’avance » de la mairie, les enquêteurs avaient fait le constat qu’elle était approvisionnée à hauteur de 30 millions de francs CFA par mois de 2011 à 2015 pour l’achat de mil et de riz à un groupement d’intérêt économique (GIE) dénommé Tabbar.
Le rapport a fait ressortir des factures fournies par Mbaye Touré, directeur administratif et financier de la mairie de Dakar et gestionnaire de la caisse d’avance ainsi que des procès-verbaux de réception de ces denrées.
Aux enquêteurs, le président du GIE Tabbar a déclaré que son entreprise n’existait plus depuis plusieurs années et qu’il s’était depuis reconverti dans la vente de café Touba.
Sur la base du dossier constitué, Khalifa Sall et ses inculpés ont été placés sous mandat depuis le 7 mars 2017 par le doyen des juges pour notamment « association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, escroquerie portant sur les deniers publics, faux et usage de faux dans des documents administratifs, complicité de faux et usage de faux ».
Mais ses partisans et sa défense ont toujours mis cette procédure sur le compte de l’adversité politique, Khalifa Sall étant vu comme un adversaire potentiellement sérieux pour la réélection de Macky Sall.
La rédaction