Le procureur estime que l’ex-chef de la junte et six autres responsables militaires ou gouvernementaux sont coupables de crimes contre l’humanité. Parole à la défense à partir du 27 mai.
Le procureur au procès historique du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre l’ex-chef de la junte, Moussa Dadis Camara, et six autres anciens responsables militaires ou gouvernementaux, coupables selon lui de crimes contre l’humanité.
Le magistrat Alghassimou Diallo a refusé toute circonstance atténuante aux accusés en invoquant leur absence de regrets depuis l’ouverture en septembre 2022 de ce procès suivi par tout le pays, au tribunal, ou en direct à la radio et la télévision. Ils l’ont entendu sans broncher exposer les demandes du ministère public dans le profond silence de la salle.
Le procureur a demandé au tribunal de déclarer Moussa Dadis Camara coupable « des faits de crimes contre l’humanité par meurtres, assassinats, torture, séquestration, viols et responsabilité de supérieur hiérarchique ». Il a réclamé que les faits soient également requalifiés contre les 11 autres accusés, dont un est jugé par défaut, et un autre s’est évadé de prison après l’ouverture du procès.
Alghassimou Diallo a requis contre Moussa Dadis Camara et six autres accusés la prison à vie assortie d’une période de sûreté de 30 ans au cours de laquelle ils ne pourraient bénéficier d’aucun aménagement de peine. Il a demandé des peines de 15 ans de réclusion contre trois autres accusés, et de 14 ans contre deux accusés.
Le procès devrait reprendre le 27 mai avec les plaidoiries de la défense qui devraient durer plusieurs jours, avant que les juges ne se prononcent à une date encore indéterminée.
Au moins 156 personnes ont été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et ses environs le 28 septembre 2009 et les jours suivants, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes ont été violées.
Jeune Afrique