Dakarmidi – De longues files d’attente sont observées ce jeudi après-midi devant presque tous les bureaux de vote à Banjul et ailleurs en Gambie dans le cadre de la présidentielle dont l’engouement qu’elle suscite est vu par les observateurs comme le signe d’une bonne participation électorale. Le processus électoral se déroule normalement, selon des informations qui ont filtré de Banjul où le réseau téléphonique et la connexion internet sont coupés depuis mercredi soir. Le vote se poursuivra jusqu’à 18h (heure locale et GMT) et les premiers résultats sont attendus vendredi dans la matinée.
En attendant, les 880 000 Gambiens -sur une population d’environ 1,8 millions d’habitants- inscrits sur les listes électorales, sont en train de s’acquitter de leur devoir citoyen. Le président sortant Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994, fait peut-être face au plus grand défi politique de ses 22 ans au pouvoir. En effet, il a pour la première fois de son magistère deux concurrents se dressent devant lui : Adama Barow, le chef de la coalition d’opposition et Mamma Kandeh du Congrès démocratique gambien et ancien membre de l’Assemblée nationale du parti au pouvoir, l’APRC.Ce scrutin clôture une campagne électorale survoltée qui a donné aux partisans de l’opposition un espoir de changement. Cette campagne a été suivie par de grandes foules, qui assistaient aux rassemblements et meetings des différents candidats, présageant une forte participation des électeurs, ce qui selon les analystes politiques, est de bonne augure pour l’opposition. L’opposition espère mettre un terme au régime du président Jammeh, arrivé au pouvoir en 1994 à la faveur d’un coup d’état militaire. Le dirigeant de 51 ans, qui brigue un cinquième mandat est confronté à l’inquiétude croissante de la communauté internationale face à la détérioration de la situation des droits de l’homme en Gambie.
La CEDEAO a envoyé un message de soutien au peuple gambien, mais n’a pas dépêché d’observateurs, par crainte que le scrutin ne soit transparent. Lors de la présidentielle de 2011, la CEDEAO avait boycotté le scrutin pour les mêmes raisons. L’Union européenne est également absente, mais par la faute des autorités de Banjul qui ont rejeté sa demande d’observation.