Le compte à rebours a commencé et les états majors politiques ne dorment plus du sommeil des justes, tellement leurs esprits sont tournés vers la date du 24 février 2019 au soir de laquelle seront connus les résultats de l’élection présidentielle.
La deuxième alternance sera-t-elle alternée ou le Président sortant va-t-il être réélu?
Mystère et boule de gomme ?
Pour le moment rien ne permet de prédire le vainqueur de ces joutes qui seront à coups sûrs très âpres, malgré l’assurance que semblent donner les partisans du Président Macky Sall d’une réélection dès le premier tour.
Ils sont en effet persuadés que la réélection du Président, soit elle passe au premier tour, ce qui loin d’être évident avec la configuration politique actuelle du Sénégal, soit elle casse au deuxième tour, avec la ferme volonté des candidats de faire front contre le président sortant, expériences vécues en 2000 et en 2012.
Ces deux alternances avaient été réalisées dans un contexte empreint de paix sociale et de respect des jeux démocratiques.
C’est loin d’être le cas aujourd’hui où le fil du dialogue entre la majorité et l’opposition la plus représentative est coupé depuis l’adoption de la loi instituant le parrainage qui a fini de polluer l’atmosphère politique lourde de tous les dangers.
Le minimum de consensus sur le processus électoral n’est pas assuré.
Il urge donc de reprendre le fil du dialogue.
La personne du Ministre de l’Intérieur importe peu.
Seulement il doit donner des gages de sécurisation de tout le processus électoral.
D’abord veiller à ce que tous les citoyens inscrits sur les listes électorales reçoivent leurs cartes au plus tard ce 31 août comme il en avait fait la promesse.
Les ratées connues dans la confection et la distribution des cartes devaient précipiter le départ du Directeur de la DAF, Monsieur Ibrahima Diallo, admis
à faire valoir ses droits à une pension de retraite depuis 2015, mais maintenu encore à son poste pour des raisons que la raison ignore.
Il devrait aussi édifier les Sénégalais sur le discriminant jusque-là resté secret pour les principaux acteurs. Un élément aussi important du dispositif électoral ne saurait être entretenu dans ce flou.
En outre le formulaire officiel de collecte des parrains, dont le retard ne s’explique nullement au vu de la diligence qui avait prévalu lors du vote de la loi, doit être mis à la disposition des candidats à la candidature pour leur donner suffisamment le temps de recueillir des parrains avec le maximum de chances de voir leur candidature validée.
Devant une telle situation l’opposition doit faire preuve de suffisamment d’ingéniosité pour ne pas tomber dans le piège qui lui semble être tendu.
Pour ce faire, elle doit batailler ferme pour la fiabilité de ce qui reste du processus électoral, avec comme premier objectif la confection et la distribution de toutes les cartes d’électeurs sans discrimination aucune.
Elle doit également, en concertation avec tous les candidats, trouver une stratégie en réduisant au maximum les candidatures qui pourraient être fédérées autour de cinq pôles forts regroupés autour de projets de sociétés bâtis sur la base d’un désir commun d’aller ensemble.
Une floraison de candidatures ne serait pas pour faciliter les choses : les mêmes personnes parrainant tout le monde et le parrainage multiple étant interdit par la loi.
Le facteur temps va s’ajouter à la complexité de la tâche déjà si ardue.
Ne serait-on pas tenté, comme ce fut le cas aux dernières législatives, de multiplier les candidatures pour corser davantage la quête aux parrains ?
Vouloir élever la barre très haut pour rassembler le maximum de parrains ne participe-t-il pas de ce même stratagème ?
Mais ceux qui le feraient seraient exposés au risque de voir leur candidature invalidée parce que la loi a fixé aussi bien un plancher(nombre maximun) et un seuil (nombre minimum ) qui lient tout le monde.
En tout état de cause, l’histoire du Sénégal ne s’arrêtera pas au 24 février 2019.
Par voie de conséquence, les politiques de quelque bord qu’ils soient, doivent savoir raison gardée et œuvrer tous ensemble pour l’organisation d’une élection libre et transparente permettant au seul peuple souverain de choisir l’homme qui va présider aux destinées du pays les cinq années à venir.
El Hadji Abdou Wade dit Mara.
La rédaction