Ce qui est fait est fait. Le « Roi » sera sur son trône encore pour cinq (05) bonnes années. Le peuple sénégalais s’est exprimé de façons différentes.
Ce 24 Février 2019 marquera à jamais, les mémoires et archives des citoyens au Sénégal. Un processus électoral signant son épilogue dans un calme assourdissant, et, dénonçant à la limite un recul démocratique bien patent. 72 heures d’attente dans un terroir où les électeurs avaient déjà épousé ce système offrant des estimations dès 22 heures. Rappelons, tout de même, que dès le 19ème siècle, Saint-Louis, Dakar, Gorée et Rufisque avaient déjà découvert la voie des urnes.
Seulement, pour nous autres observateurs, analystes et acteurs des médias, il y’a leu de savoir que des deux camps qui s’affrontaient (Pouvoir et Opposition), des leçons irréfutables sont à retenir. Le score de 58% du candidat sortant n’a pas permis à ses partisans de jubiler ou de manifester par des caravanes et autres klaxons et tam-tams. « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », a-t-on entendu dire. Mais également, en face, nous trouvons des adversaires devant se contenter, fort heureusement, d’un score global de 42%, eu égard à des contradictions et à une mauvaise organisation, tout le long du processus électoral. Inadmissible ! Pour autant de partis et mouvements politiques et civils, incapables de se faire représenter dans tous les bureaux de vote.
Néanmoins, en analyses, nous rejoignons le Docteur en Communication Moustapha Samb, dans une de ses sorties post-2lectorales : << Toutefois, ces résultats méritent d’être analysée, car ils renvoient à des significations multiples. Les 41,30 de l’opposition doivent être décryptés avec intelligence…….. La Jeunesse sénégalaise…..>>. Raison pour laquelle, après cette maturité citoyenne pacifique d’après-compétition, il est plus que temps, de demander au « Roi » de la Cour d’adoucir, d’apaiser et de pacifier le climat politico-social de notre cher Sénégal. Et Amadou Lamine Sall, poète-écrivain, dans une adresse au premier magistrat de la nation, de conseiller :<< Monsieur Le Président, faites vite une offre de paix, d’échange, de dialogue, non pas seulement aux 58% qui vous ont bâti une maison dans leur cœur, mais aux autres 42% dont vous serez le président>>.
Et pour atteindre les objectifs relevés par ces sages et combien intelligents suscités, il appartiendra au « Réélu » de s’autocritiquer, de se revoir, de réausculter son entourage, afin d’accepter de séparer le bon grain de l’ivraie. Ayant toujours besoin de sa majorité parlementaire pour gouverner, certainement, il ne peut y avoir de réforme à la place Sowéto. Sauf si, comme le fulmine l’autre, celui que l’on décrit comme « l’homme classique des grecs, le reposant disciple bien-aimé de Senghor » acceptait le souhait de tous les sénégalais, celui de rendre son tablier de chef parlementaire. Ce qui, selon A. L. SAll << faciliterait la tâche au « Roi », dans son prochain et si urgent jeu de domino !>>.
Que de déconvenues, de couacs, de dysfonctionnements dans l’ensemble d’un processus électoral, avec un fichier tripatouillé à l’extrême. Indécence ne pouvait dépasser, quand, pour la première fois de notre existence républicaine, des sites éloignés dans ce Sénégal des profondeurs enregistrent plus d’électeurs que ceux des grandes villes. Reprenons, comme par exemple, les chiffres de Kanel dans le Fouta où 11.000 habitants ont offert, sans autre forme de procès, 61.000 voix au candidat sortant. Il faut ajouter à cela, le soutien clair-obscur à une certaine opposition de Mtre Wade dont le bloc électoral de son parti le pds, était convoité par tout le monde ; sans oublier ce différent du pape du Sopi toujours non-élucidé avec le fils putatif Idrissa Seck ( ils ne se pas rencontrés depuis 2009 !), et de surcroît ce refus catégorique de la candidature de Mtre Madické Niang,…….. quelque part, l’opposition n’a qu’à s’en prendre à elle-même.
Nous ne pourrions terminer sans faire cas de ces toutes nouvelles intentions de paix, de concorde et de descriptation du climat social, déclarées par le « Roi », dans son m message du 05 Mars 2019, immédiatement après la proclamation des résultats définitifs par le conseil Constitutionnel. Attendons de voir. Car, après un tel désordre émanant de cette élection présidentielle 2019, presque tout est à refaire, à rectifier et même à recréer.
Elhadj Yvon Mbaye
Journaliste-formateur