Dakarmidi – Ma plume se dévêtit de tout entrave jusqu’au duvet qui la protège. Elle se rétrécit et réalise un camouflet pour se faufiler entre les grilles du Palais.
Aujourd’hui, elle se permet de bruler toutes les formalités d’usage inhérentes à ce haut lieu mythique. Oui, ma svelte plume fera exceptionnellement fi du scanner corporel défiant ces gentils hommes, tout droit dans leurs bottes, bien emmitouflés, et par respect à ces Institutions, Ma PLUME se met au garde-à-vous !
Et en profane de justice votre Poétesse vous parle, vous « slam » :
Président, dans la solennité de votre Salle de Banquet, un après-midi de janvier, j’ai eu à vider mon cœur, ce bout de chair qui palpite dans mon être pour psalmodier des brides de vers en votre honneur, vous l’Idole de mon Idole; à présent je n’y enlèverai même pas une virgule. J’assume.
Lamtoro, SALL je dis ton nom, personne, je dis bien personne n’a armé ma plume. Je le jure ! Qui aime bien, châtie bien. Ecoutez ma voix ! Suivez va voie.
Dans les années 70, j’étais encore très jeune, accrochée aux basques de feu mon père, lors d’une audience publique au Palais de Justice du Cap Manuel, dans une salle archicomble, comme décor une Cour d’Assises (un juge et ses assesseurs vêtus tous de toges rouges). Au banc des accusés, un certain Jacques NGOM accusé de meurtre sur sa patronne française, madame Mandine propriétaire de l’hôtel MINERVA à Rufisque. Il fut condamné à mort, pour prononcer le verdict, le Juge a dû sortir son frère François. Ironie du sort, à la veille de son exécution un vice de procédure est tombé bouleversant tout.
En fait, l’Interprète Assermenté, feu Bamba NDIAYE avait omis tout simplement de prononcer en levant la main droite cette formule d’usage : « Je jure de ne dire que la vérité ». La défense d’alors avait laissé faire et s’était tout bonnement engouffrée dans la brèche. Le jugement fut tout simplement cassé malgré qu’en face il y avait une partie civile de taille : l’Ambassade de France, à cette ère senghorienne.
Plus de quarante années plus tard, Monsieur Mon Président, je me rappelle jusqu’aux moindres détails comme si c’était hier, comme si c’était hier.
Monsieur le Président, je vous admire. Je connais votre sens de l’équité. Néanmoins, je côtoie beaucoup de sénégalais qui vous portent dans leurs cœurs et qui disent : « wawaw Macky mi ngi liguey, wayé na baayi Khalifa ». Certains le savent mais ne vous le disent malheureusement et pourtant on le susurre dans les foyers.
Je sais que vous ne « tenez » pas Khalifa comme le citoyen lambda peut le penser parce que vous êtes l’Exécutif. Et comme le Bon Dieu a fait que vous soyez l’Exécutif, usez de ce Pouvoir pour faire desserrer l’étau autrement) dit, décanter la situation Le sénégalais par nature, se solidarise toujours de la victime sans aucune autre considération et vous le savez mieux que quiconque. Libérer Khalifa Ababacar SALL ne serait qu’un point à marquer de plus pour gagner haut la main ces élections de 2019 qui pointent.
Nous voulons inéluctablement vaincre avec GLOIRE
Je sais que vous le pouvez, je sais que vous le voudrez, je sens que cela se fera.
Madame Bineta BA: Poétesse, Présidente Observatoire Citoyen des Arts (OCART)
Source: Yerimpost
La rédaction