Dakarmidi – Les populations de Ndengler sont décidées à garder leurs terres. Elles ont rejeté, hier vendredi, la proposition du président de Sedima, Babacar Ngom, de leur restituer deux blocs de terre pour leurs cultures de cette année.
La fin du litige foncier qui oppose Babacar Ngom, président de Sedima et les populations de Ndengler n’est pas proche. La médiation entreprise par les ministres de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, Abdou Karim Fofana, de l’Intérieur et de la sécurité publique Aly Ngouille Ndiaye bute sur la détermination des paysans à reprendre leurs terres. «Tout ou rien», semble être le maître-mot chez les populations de Ndengler.
La journée d’hier vendredi n’a pas été de tout repos pour Babacar Ngom et les médiateurs qui se sont encore déplacés jusque dans le village, sur les 75 hectares, objet du litige foncier pour discuter. Dans ses affaires, Babacar Ngom avait une proposition, celle de laisser les paysans utiliser une partie des terres pour leurs cultures de cette année. Ceux-ci lui ont opposé un niet catégorique.
C’était en présence des sous-préfets de Sindia et de Fissel. «Nous sommes partis sur le site et avons vu la partie que Babacar Ngom veut donner aux familles. La surface est trop petite pour les 43 familles. Les populations ont refusé l’offre de Babacar Ngom. Nous lui avons demandé de restituer les terres aux populations, qu’elles continuent à cultiver et nous pourrons tranquillement poursuivre les négociations», rapporte une source, présente lors de la visite de Sedima.
Mais si les populations ont refusé, c’est surtout parce que les terres que leur propose Babacar Ngom sont un peu éloignées et elles redoutent un autre bras de fer. «Les paysans ne veulent pas être décalés de leur village, de 100 à 200 mètres. Ils ont carrément dit à Babacar Ngom qu’ils voulaient leurs terres d’origine. Sur les neuf lots, Babacar Ngom a décidé de céder deux blocs de la zone objet du litige, aux paysans de Ndengler, ce que les paysans ont refusé», souffle-t-on.
«Pas de compromis, juste que les terres soient rendues»
Si les populations de Ndengler ont refusé l’offre du président du groupe Sedima, c’est surtout parce qu’elles ne veulent pas de tiraillements entre elles. «Sa proposition peut créer un problème social parce qu’on ne pourra pas partager les terres entre paysans, informe notre source. Cela peut créer d’autres frustrations.» Mais, il y a surtout ce soutien de l’Association des cadres de Sandox, constitués d’intellectuels, qui constituent l’aile dure de Ndengler. «Il y a des paysans qui veulent mettre fin à ce bras de fer, mais si les négociations achoppent, c’est parce qu’il y a des gens radicaux derrière les paysans. Des gens qui ne veulent pas de compromis, juste que les terres soient rendues.»
Un blocage que n’attendait sûrement pas le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye qui, dans la matinée d’hier, montrait un optimisme béat, quant à une issue heureuse de cette affaire. «Je crois que nous allons vers une solution. Nous avons discuté avec les populations qui, aujourd’hui, attendent ces terres pour démarrer leurs cultures au niveau de ce site qui est un titre foncier de Sedima. Nous avons également rencontré Babacar Ngom, nous avons discuté et avons une esquisse de solution. Nous pensons que la solution qui a été esquissée sera acceptée par toutes les parties et le cas échéant, cela fera un objet de protocole», disait Aly Ngouille Ndiaye. Seulement; les paysans ont refusé, réclamant toujours la restitution de leurs terres.
CODOU BADIANE
IGFM