Le choix porté sur quelques groupes de presse pour la première conférence présidentielle prévue ce samedi donne un air de déjà-vu. En s’adressant à la presse locale, les anciens Présidents ont toujours voulu faire face à une petite partie de la presse parfois même triée sur le volet, cette façon de procéder a donné l’impression que les services de communication sélectionnent certains groupes de médias, évincent d’autres pour mieux orienter les thèmes des échanges lors des entretiens. Souvent, c’est une stratégie qui part d’une bonne intention permettant au Président d’avoir plus de temps avec un nombre réduit de journalistes. Mais d’un autre côté, on laisse croire que l’accès au Président est un privilège réservé à une seule catégorie de médias. Qu’ont-ils plus que les autres ?
Cela aurait été une bonne occasion pour le Président de donner une belle leçon d’élégance démocratique et de liberté d’expression à certains groupes de presse qui s’agitent et cherchent la petite faille à tout-va depuis son élection. Faire face à seulement six organes de presse ne semble pas assez représentatif pour un paysage médiatique qui compte plus de 20 chaînes de télévision, plus de 200 radios et une dizaine de quotidiens plus ou moins formels et des centaines de sites d’informations. Il fallait sans doute marquer le coup en faisant face à une presse assez représentative du paysage médiatique et dans toute sa diversité, valorisant ainsi par la même occasion les initiatives de jeunes journalistes qui s’activent dans le journalisme d’investigation sans oublier le remarquable travail des radios communautaires.
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Ngagne FALL
Docteur en Sciences de l’information et de la communication,
Enseignant chercheur l
Université Grenoble Alpes
Chercheur au Gresec