Tandis que le Premier ministre britannique, un temps partisan de l’immunité collective, fait machine arrière, les Pays-Bas choisissent bel et bien cette stratégie de refus du confinement.
Le Premier ministre Mark Rutte veut favoriser l’acquisition d’une immunité collective en repoussant le principe d’un confinement. Selon lui, il faut qu’un maximum de personnes développent naturellement des anticorps au Covid-19. Pour Mark Rutte, beaucoup de Néerlandais vont être contaminés par ce coronavirus et plus il y aura de gens immunisés, moins il y aura de chance que la contagion s’étende aux personnes vulnérables et aux seniors.
Aussi, pour que le virus circule, n’y aura-t-il pas de confinement, car selon le Premier ministre, une fermeture complète du royaume pourrait durer entre plusieurs mois et un an sans garantie que le Covid-19 ne frappe pas à nouveau quand les mesures seront levées.
En revanche, cette immunité collective va prendre des mois à se construire et pour étaler le pic de la saturation hospitalière, le gouvernement batave annonce tout de même des fermetures en série : les écoles, les cafés et restaurants, mais aussi les coffee shops et les maisons closes.
Même si les Néerlandais sont plutôt disciplinés, ils font des réserves – cela s’appelle ici « faire le hamster » – et ils se sont en particulier précipités vers les coffee shops pour faire des provisions de cannabis. Par conséquent, le gouvernement a décidé de permettre aux coffee shops de rouvrir mais seulement pour la vente à emporter, afin de permettre d’éviter que se mettent en place des trafics de drogue.
Le Premier ministre français Édouard Philippe a estimé, mardi 17 mars au soir, que les ressortissants britanniques pourraient se voir refuser l’entrée tant qu’aucune mesure de confinement ne serait décrétée au Royaume-Uni. Dans le même temps, le gouvernement de Boris Johnson a effectué un véritable revirement par rapport à sa position précédente en décidant de demander aux Britanniques la distanciation sociale ou en déconseillant les voyages non essentiels. Ces mesures constituent un renoncement à la stratégie précédente de l’immunité collective, choisie par les Pays-Bas, qui n’imposait de restrictions qu’aux personnes symptomatiques ou revenant de zones à risques.