Dakarmidi – * Législatives 2017, Assane Diouf, Vacances gouvernementales, dialogue national, quand Macky Sall, dos au mur, est contraint d’écouter son peuple
Un face-à-face qu’il fallait à tout prix éviter mais hélas le verdict est tombé, la rue publique impose à Macky Sall un second tour aux législatives loin des urnes. La République n’a pas été intelligente, et Assane Diouf, cet autre rebelle, est loin d’être bête. Les élections ont été les plus mal organisées de toute l’histoire politique du Sénégal, truffées de fraudes, d’irrégularités, d’achat de conscience et de corruption. Des résultats pré-fabriqués depuis le mois d’avril, avec une cartographie des 45 départements qui ne reflète guère les résultats sortis des urnes. Macky Sall a peiné en traversant ses cinq années à la tête du pays, car évoluant dans une bulle dorée oubliant que les sénégalais de 68, qui avaient fait face à Senghor ont toujours leur progéniture sur terre, ils ont mené la vie dure à Abdou Diouf en 88, ils ont fait face à Wade en 2011, et là, début d’une révolte organisée, ils ont décidé, certains du moins, à travers les réseaux sociaux de faire un bloc autour d’un homme que l’on traite de fou, et qui est loin de l’être, se nommant à l’état civil, Assane Diouf.
Malheureusement la République sous Macky Sall ne connait que le bras de fer, la prison et la violence. On ne pousse pas un peuple jusqu’à son dernier retranchement, on ne le laisse pas orphelin, on a l’obligation de l’écouter, d’être tendre avec lui, et si tel n’est pas le cas, il se rebelle hors des lignes de la République, s’autoproclame marginal et lance sa machine de destruction massive sur les hommes qui occupent les plus hautes stations de l’Etat.
Et aujourd’hui, nous en sommes arrivés à une situation presque de non retour avec les agitations quotidiennes d’Assane Diouf qui commencent à produire ses effets et des émules.
L’homme a bien choisi ses heures, ses sujets, son style et ses temps d’antenne. Et depuis quelques jours, sans qu’il ne soit réellement préparé à un tel succès, un bouchon impossible s’est produit sur Facebook emportant tout sur son passage.
À cause du manque de tact du Président de la République, la situation devient incontrôlable, le Chef de l’Etat a tout fait pour contrôler son Assemblée nationale, mais se heurte à un gigantesque mur blindé, le peuple qui s’est dressé contre lui, est persuadé que son vote a été confisqué.
L’opposition s’est vidée de ses hommes qui ont transhumé et ce même peuple, cherchant à reconquérir sa souveraineté, a décidé de prendre les choses en main.
En toute intelligence, le Président devrait écourter ses vacances, demander à ses ministres qui se préparent à partir eux aussi en vacance de défaire leurs valises, et sans demander avis à ses collaborateurs, donner le signal pour un dialogue d’envergure nationale. Mais en prélude de cela, le tête-à-tête avec Wade sera un signal fort d’apaisement qui parlerait au peuple, et au-delà à la conscience collective, souillée ces derniers temps.
Les grands hommes savent rebondir même en période de colère de leur peuple, où ils sentent être en mauvaise posture. Ils rament à contre-courant pour rallier les côtes quels que soient les moyens dont ils disposent. Et le Sénégal de ces grands hommes vaut tous ces sacrifices ….
La rédaction