Dakarmidi – Populations du Sénégal, courage ! Voilà maintenant quelques années que la disponibilité de l’eau est devenue aussi aléatoire qu’un pari à la loterie nationale. Ce qui devait être une banalité relève d’un véritable luxe. Les communiqués successifs de la Sénégalaise des eaux (SDE) et de la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES) ne convainquent plus aucun consommateur.
Les pauvres ! Pourtant chaque fin du mois, une bonne partie de leurs maigres ressources est destinée à Eranove, la Française détentrice de 57,8% du capital de l’entreprise en charge de l’exploitation : la SDE. Comme un parieur qui n’est jamais certain de pouvoir remporter le jackpot, lui, le Sénégalais, ne sait jamais si après paiement de sa facture, il pourrait jouir de la ressource précieuse, en quantité et en qualité suffisante. Et jamais, les failles dans la distribution de l’eau ne se traduisent en une baisse de sa facture.
Quelle misère ! Et le plus dirimant dans tout cela est que les gens sont même incapables de lui donner la bonne information, c’est-à-dire une information juste, sans maquillage. Dans un pays qui se respecte, pour moins que ça, les autorités au plus haut niveau, par respect pour leurs mandants, feraient face, descendraient auprès des populations, ne serait-ce que pour leur expliquer ce qui se passe.
Pourquoi diantre les Sénégalais peinent-ils toujours à disposer d’eau, pour boire, se laver et accomplir leurs besoins ? Que fait le gouvernement pour résoudre définitivement ce problème ? Dans combien de temps le pays sera-t-il épargné de ces désagréments insupportables ? Est-ce trop demander que de poser juste ces questions ?
Encore que la patience légendaire du Sénégalais le pousserait, je n’en doute point, à supporter, stoïque, le supplice quel qu’il soit. Mais encore faudrait-il que les autorités lui disent la vérité. Rien que la vérité. Non ces communiqués répétitifs, promettant des choses qu’il ne voit jamais. Genre : la pénurie est due à des travaux, une coupure d’électricité… j’en passe. Donnant toujours des deadlines qui ne sont jamais respectés. S’il y a un déficit structurel qui nécessiterait un temps pour être réglé, qu’elles le disent. Que chacun sache à quoi s’en tenir. Et comme ça se fait dans les pays dignes de ce nom, s’il y a des responsables, les sanctionner.
Mais au Sénégal, les choses marchent à l’envers. Personne n’est responsable. A Dakar, Thiès et ailleurs, les citoyens souffrent le martyre. Tous les jours, certains sont obligés de remuer ciel et terre avant de pouvoir se désaltérer. Mais personne ne s’en émeut. Bien au contraire, l’on se comporte comme si cette situation était tout à fait normale. Et pourtant, depuis 2012, on chante l’émergence. Quel paradoxe ! C’est aussi ça le Sénégal.
Source: Enquêteplus
La rédaction