Dakarmidi – Lors du lancement de son « plan alternatif pour un changement transformationnel » appelé pompeusement PACT, Monsieur Thierno Bocoum a fait un diagnostic de la situation économique du Senegal. Base programmatique de son mouvement politique, le diagnostic du mouvement AGIR, fait visiblement à la hâte et sans aucune rigueur intellectuelle, cache mal le manque de sérieux des pseudo-candidats de l’opposition.
En effet, les « experts du mouvement Agir » nous disent que les services financiers et de télécommunication contribuent à hauteur de… 60% sur la croissance économique au Sénégal. Et selon eux, cela suffit pour démontrer que ces deux branches sont les deux moteurs qui permettent à notre économie de bien fonctionner. Dire cela, c’est soit méconnaitre les statistiques de base les plus élémentaires de notre économie, ou bien c’est manquer de culture générale ou, pire, c’est simplement une tentative flagrante de manipulation de chiffre. Quelque soit la situation, nous estimons que cela est indigne d’un futur candidat et cela repose la lancinante question de l’absence de culture économique de nos Hommes politiques.
Pour information, le secteur tertiaire (Commerce, transport, immobilier, tourisme, télécommunications, services financier….) dans sa globalité lui-même contribue, en moyenne sur la dernière période, à environ 50,1% sur la croissance économique. Comment les branches des télécommunications et des services financiers peuvent-elles contribuer plus que le secteur auquel elles sont affiliées ? La réponse est simple. C’est impossible, d’autant plus que les télécommunications, en moyenne, contribuent à hauteur de 15% sur la croissance alors que les services financiers pointent à 7,6%. Le cumul des contributions des deux branches est très loin des 60% de Thierno Bocoum.
Pour ce qui est du poids des deux branches sur le PIB, les Agiristes doivent apprendre que les télécommunications et les services financiers font moins de 8% du Produit intérieur brut. Fort de cela, ces secteurs ne peuvent pas être devant l’agriculture, la pêche, les transports, l’immobilier et le commerce les moteurs de notre économie. Pour les prochaines notes économiques je suggèrerais au « candidat » Bocoum d’être plus sérieux et plus rigoureux puisque c’est l’image même des acteurs politiques que nous sommes qui est remis en cause.
Je rappelle que le Senegal, depuis 2014, s’est engagé dans un vaste chantier de transformation structurelle de notre économie marquée par des niveaux soutenus de la croissance économique sur fond de maitrise de notre déficit budgétaire et de notre inflation. Les investissements réalisés dans le domaine de l’agriculture ont ouvert la voie à un repositionnement du secteur primaire et secondaire comme moteurs de la croissance au Senegal.
Papa Malick NDOUR: Président du Conseil Départemental de Guinguinéo
La rédaction