De l’histoire politique du Sénégal, il n’y a jamais eu un homme à la trempe d’Ousmane Sonko.
Ousmane Sonko, 50 ans, est un homme d’État sénégalais, inspecteur des Impôts et Domaines de profession. Il est Premier ministre depuis le 2 avril 2024. Il a été auparavant député et maire de Ziguinchor. Sa philosophie, sa façon particulière de faire de la politique, son discours souverainiste et panafricaniste, son courage, son endurance, ont fait de lui un leader charismatique au parcours atypique.
Le chemin pour accéder au sommet n’a pas été de tout repos. Il a été long et pénible. De sa radiation de la Fonction publique en 2016 «pour manquement à l’obligation de discrétion professionnelle» suite à des critiques et accusations d’anomalies fiscales et budgétaires envers l’Etat, en passant par ses démêlés avec la Justice, le blocus de sa résidence et son emprisonnement, il a dû endurer des moments difficiles avec sa famille, ses proches et partisans. Mais il a toujours résisté face à ce qu’il considérait comme un complot et une injustice de la part du régime d’alors.
Son passage à l’Assemblée nationale, lors de la treizième legislature, restera gravé dans les mémoires. Entre révélations et dénonciations, il ne manquait pas de tirer sur le régime et sur sa gestion qu’il qualifiait de catastrophique.
Ses prises de paroles étaient très attendues de ses partisans qui en faisaient un large partage dans les réseaux sociaux. Lesquels réseaux sociaux qui sont d’ailleurs le canal privilégié d’Ousmane Sonko et des « Patriotes » pour faire passer leurs messages et communiquer sur le « Projet ». Une communication digitale qu’ils ont bien réussi et qui a apporté ses fruits.
Candidat à l’élection présidentielle de 2019 sous la bannière de la coalition «Sonko Président», il arrive troisième avec 15,67 % des voix, derrière les candidats Macky Sall (président sortant) et Idrissa Seck. Pour une première participation à une élection présidentielle, avec un parti qui avait à peine 5 ans d’existence. Après cette élection, le leader de PASTEF jouit de plus de crédit et bénéficie d’un nouveau statut au sein de l’arène politique. Pour beaucoup, il se positionne désormais comme le numéro 1 de l’opposition.
La participation de PASTEF aux élections locales de 2022 sous la bannière de Yewwi Askan Wi, aura été bénéfique pour les membres de la coalition. Dakar, Thiès, Ziguinchor et plusieurs grandes villes ont été remportées par Sonko et ses alliés. Idem pour les élections législatives de la même année, où la coalition Yewwi Askan Wi, toujours avec un Ousmane Sonko leader de l’opposition, réalise une percée en obtenant 56 sièges.
L’autre grand succès d’Ousmane Sonko est l’élection de Bassirou Diomaye Faye en tant que cinquième président de la République du Sénégal. Sa candidature invalidée, il choisit le secrétaire général du parti PASTEF, pour défendre le « Projet ». Le PROS comme l’appellent ses militants et sympathisants, a été le principal artisan de cette éclatante victoire marquant la troisième alternance de l’histoire politique du Sénégal. « J’ai fait 10 ans pour élire Ousmane Sonko, j’ai échoué. Je suis sorti de prison, et en 10 jours, il a reussi à m’élire président de la République par la grâce de Dieu et le soutien des Sénégalais. », affirme le président Bassirou Diomaye Faye.
La dernière prouesse en date c’est les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. Les résultats provisoires placent le PASTEF largement en tête avec des projections de 132 sièges sur les 165 du Parlement. Fait marquant de cette élection, le PASTEF, piloté par son président Sonko, a choisi de faire cavalier seul, là où de grands partis se sont coalisés et même intercoalisés.
Ousmane Sonko est vraiment un phénomène, il a un don de Dieu. Il a su s’imposer et imposer sa philosophie, créant un homopastéfien acquis à sa cause et qui fait même de son engagement une religion avec comme guide « Mou Sell Mi », entendez par là Ousmane Sonko.
Son histoire politique singulière marquera certainement des générations et des générations de Sénégalais et d’Africains, puisque son influence dépasse nos frontières. Si demain Ousmane Sonko accède à la Magistrature suprême et devient le sixième président de la Republique du Sénégal, n’est-ce pas ce sera une suite logique des évènements ?
Coumba Ndoffène Diouf
Citoyen sénégalais, journaliste