Depuis jeudi je cherche comment expliquer, interpréter, et comprendre ta « tolérance » sur l’homosexualité par le Sénégal, mais je ne m’y retrouve pas. Je pense que je ne me retrouverai jamais parce qu’il s’agit de vouloir tolérer l’intolérable. Ton discours devant Jean-Luc Mélenchon a été impeccable et à la hauteur, jusqu’à ce que tu prononces le mot TOLÉRER.
Tolérer signifie : permettre quelque chose bien que ce ne soit pas conforme au règlement, au statut, à la loi. Non seulement l’homosexualité n’est pas conforme à la loi sénégalaise qui condamne l’acte contre nature (acte sexuel entre deux personnes de même sexe) à une peine de prison allant d’un à cinq ans et une amende de 100 000 à 1 500 000 francs CFA, en son article 319 (3). Mais aussi la société sénégalaise rejette catégoriquement l’homosexualité et les religions l’ont bannie. Ceux qui la pratiquent n’osent pas s’afficher publiquement au risque d’être lynchés à mort.
De plus, si l’homosexualité était tolérée dans notre pays, le président américain Barack Obama et le Premier ministre canadien Justin Trudeau ne seraient pas venus plaider pour la liberté des homosexuels.
Dire que le phénomène LGBTQ est toléré au Sénégal, c’est comme faire une concession à ton invité officiel (Jean Luc Mélenchon) qui défend âprement cette cause. Beaucoup pensent d’ailleurs que tu aurais dû lui rappeler ton engagement à criminaliser l’homosexualité, que tu avais tenu publiquement alors que tu étais opposant.
Cher Ousmane, cette déclaration est une erreur grave, elle est même une atteinte aux valeurs majeures de la société sénégalaise. D’autant plus qu’elle émane d’une autorité de votre station de leader politique, Premier ministre du gouvernement du Sénégal.
Nous espérons que vous êtes conscient de la gravité de la chose et que vous y apportez la correction idoine sans tarder.
Coumba Ndoffène Diouf, citoyen sénégalais, journaliste