Je vais amplifier mon propos relatif aux critères de choix de notre futur Président.
Nelson Mandela, ce héros de l’époque, du moment et du futur, à la fin de l’apartheid ne voulait pas être President de République.
Dans son ouvrage intitulé « Conversations avec moi-même « , il avait estimé ne pas remplir les critères pour une telle fonction. Je le cite: « J’ai déconseillé cette option en arguant que j’allais avoir 66 ans, qu’il serait sage d’avoir quelqu’un de plus jeune, homme ou femme, qui ait évité la prison, rencontré des chefs d’Etat et de gouvernement, participé à des réunions d’organisations mondiales ou continentales, quelqu’un qui s’était tenu au courant des évenements nationaux et internationaux et qui pourrait, tant bien que mal, anticiper le cours futur des événements » fin de citation.
Mandela nous enseigne, alors là, que le poids de la contribution d’un individu pour l’accession à la souveraineté internationle d’un pays n’est pas une condition nécessaire et suffisante pour en faire un Président de République. Par ailleurs, il considérait, comme fondamental, le portefeuille relationnel du futur Président de la République au niveau international, son expérience des événements nationaux et internationaux, sa capacité d’anticipation. Enfin, il ne pensait pas que la prison est à éviter du fait que c’est un handicap qui pourrait vous éloigner de la magistrature suprême c’est-à-dire des critères de choix pour un futur Président.
Les militants de l’ANC avaient convaincu le grand et l’inégalable Mandela en lui demandant s’il voulait remettre en cause ce qu’il avait toujours défendu, à savoir la suprématie des décisions collectives sur les décisions individuelles.
Nelson Mandela avait alors abdiqué mais prenait sa revanche en déclarant, peu après son investiture, qu’il n’allait faire qu’un seul mandat.
C’est précisément pourquoi Tabo Mbebi lui avait succédé.
Les assoiffés de pouvoir n’ont pas écouté et décrypté les enseignements de l’histoire.
Je comprends, aujourd’hui mieux, pourquoi le Président-poète a quitté le pouvoir avant la fin de son mandat: c’était un intellectuel qui cohabitait avec le doute et domptait sa peur du changement .
L’histoire ne nous dit pas ce qu’il faut faire mais ce qu’il ne faut pas faire, c’est la base d’une prospective raisonnée.
Que Dieu nous éclaire jusqu’à la fin des temps.
Papa A. Seck