Le conseiller politique de l’ex-maire de Dakar s’est fendu d’un post pour exprimer son soutien à Ousmane Sonko qui refuse toujours de déférer à la convocation du juge après la levée de son immunité parlementaire. Selon Moussa Taye, le député a parfaitement raison en ce sens qu’une fois placé sous mandat de dépôt, il va moisir en prison jusqu’au jour où il plaira au chef de faire organiser le procès. Comme en atteste les cas Karim Wade et Khalifa Sall.
Je soutiens la position d’Ousmane Sonko
Le leader de Pastef affirme clairement son refus de déférer à une convocation dans les conditions dans lesquelles son immunité parlementaire a été levée. Je trouve que Sonko a parfaitement raison et lui apporte mon soutien total.
Parce que simplement, dans cette sordide affaire de viol présumé, les actes, les comportements et les procédures ont été bafoués depuis le début. Enveloppée dans des formes juridiques imparfaites et maladroites, cette affaire va aboutir dans les couloirs du palais de justice, ce couloir de la mort politique pour les opposants au régime de Macky Sall.
L’expérience sert à quelque chose. Dans les affaires précédentes (Karim et Khalifa), la justice n’a pas été indépendante.
Dans la première affaire, on a assisté à la violation des droits de l’accusé. On a même tiré un malade de son lit d’hôpital avec ses appareils médicaux pour le présenter à la cour. Triste spectacle d’une justice qui prétend être au service de l’homme. Dans la seconde, la rapidité avec laquelle le dossier a été vidé, est une première dans les annales judiciaires du Sénégal.
Dans l’un et dans l’autre cas, il s’agissait d’écarter des adversaires. Des juges et pas des moindres ont servi de relais pour achever le sale boulot.
Attention !
Le même scénario se profile. Levée de l’immunité, convocation, mandat de dépôt. Et puisque dans ce cas, rien ne presse (horizon électoral assez éloigné, nature du problème), l’opposant va moisir en prison jusqu’au jour où il plaira au chef de faire organiser le procès.
Et ainsi, procès avec tout l’arsenal répressif : barricades, barrières, contrôles, bref la prison avant l’heure.
Avocat
D’un côté, des avocats, sortis de nulle part et payés par on ne sait qui, défendant une cause inconnue en déversant leur logorrhée. De l’autre, des avocats sérieux, dans des envolées lyriques au rythme des euskaye, ndeyssane, pensant honnêtement démonter l’accusation. Au milieu, le tribunal dans sa fausse solennité. Un président se targuant d’être au service de la loi et un procureur soit disant défenseur de la société. Or, tous deux sont en service commandé. Aux termes de la mise en scène, le verdict sur fond de pleurs, d’évanouissements et quelques échauffourées.
Ousmane Sonko restera alors en prison le temps de « gâter ses papiers ». Il devient inéligible et rejoint « le camp des invalides politiques ».
Devons-nous accepter de revivre ce scénario ? Oh que non !
Pour les adeptes des particularismes et des divisions, je rappelle qu’il ne s’agit pas seulement de défendre Ousmane Sonko. Il s’agit surtout de se battre pour la démocratie, la justice et les libertés. Nous sommes tous concernés, nous sommes tous interpellés. Avant hier Karim, hier Khalifa, aujourd’hui Sonko. A qui le retour demain? Il est alors urgent d’arrêter cette forfaiture. Tous unis contre le monstre.